Les spécialistes des hydrocarbures intéressés par la prospection en eaux profondes en Birmanie pourront monter des sociétés 100% étrangères, a indiqué mardi le gouvernement, ouvrant plus encore ses portes aux "majors" du secteur après des décennies de sanctions internationales.
Quelque 25 blocs offshore seront soumis a des appels d'offre dès le mois d'avril, a indiqué un haut-responsable, dans un pays décrit comme l'un des rares de la planète à être restés sous-explorés.
"Il n'y a pas plus de 20 compagnies dans le monde capables d'opérer efficacement dans des blocs en eaux profondes", a expliqué à l'AFP Aung Kyaw Htoo, directeur au ministère de l'Energie, en marge d'une conférence internationale sur le secteur à Rangoun.
"Les compagnies locales ne sont pas assez solides financièrement pour investir dans l'offshore" et la technologie leur est à ce stade inaccessible, a-t-il ajouté, précisant que les spécialistes mondiaux pourraient "investir 100%" des capitaux nécessaires s'ils le souhaitent.
Chaque compagnie ne recevra que trois blocs au maximum, a ajouté Aung Kyaw Htoo, citant les groupes BP, Woodside, Shell et Chevron comme ayant exprimé leur intérêt.
Depuis la levée ou la suspension des sanctions l'an passé et alors que l'image du pays a été totalement transformée par les réformes du nouveau régime, les "majors" s'intéressent à ce pays niché entre Chine et Inde et dont les réserves exactes sont inconnues.
Le mois dernier, Naypyidaw a lancé des appels d'offre pour 18 blocs "onshore", imposant cette fois la participation de sociétés birmanes.
Les autorités promettent la plus grande transparence dans les procédures et une distribution équitable des richesses issues du secteur, après des décennies de confiscation des dividendes du sous-sol par la junte.
Le secteur représente 34% des exportations du pays et tous les experts pronostiquent une forte croissance dans les années à venir, même si le potentiel réel du pays reste inconnu.
Une dizaine d'entreprises étrangères sont actuellement en partenariat avec des sociétés birmanes dans 27 blocs offshores, dont le groupe français Total, installé en Birmanie depuis 1992 - avant l'imposition des sanctions.