BRASILIA (Reuters) - Le nombre de cas confirmés de microcéphalie à la naissance, liés au virus Zika, est passé au Brésil à 4.074 au 30 janvier, contre 3.718 une semaine plus tôt, a annoncé mardi le ministère brésilien de la Santé.
Les quatre cinquièmes des cas de microcéphalie recensés concernent le nord-est du Brésil, zone où le virus Zika a été détecté pour la première fois en mai dernier.
Lundi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que le virus Zika, transmis par des moustiques du genre Aedes, constituait une urgence de santé publique de portée mondiale, étant donné les risques pour les nouveau-nés.
Le premier cas de transmission du virus Zika aux Etats-Unis a été annoncé mardi au Texas par les autorités de santé locales, qui ont évoqué une transmission par voie sexuelle et non par une piqûre de moustique.
Ce cas concerne une personne qui ne s'est pas rendue à l'étranger, a précisé le directeur du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Tom Frieden. Selon les services sanitaires de Dallas, la personne a été contaminée lors d'un rapport sexuel avec une personne qui, elle, s'était rendue au Venezuela.
La Croix-Rouge américaine a demandé mardi aux donneurs de sang potentiel qui se sont rendus dans des zones où sévit le virus Zika d'attendre au moins quatre semaines de faire leur don. Cette consigne s'applique aux personnes qui se sont rendues au Mexique, dans les Caraïbes, ou encore en Amérique centrale ou du Sud au cours des 28 derniers jours, précise la Croix-Rouge.
Les services sanitaires de l'Etat du Texas ont été légèrement plus circonspects dans leur évaluation, déclarant que "les détails de ce cas sont en cours d'examen, mais la possibilité d'une transmission par voie sexuelle à partir d'une personne contaminée est probable dans ce cas".
PROJET ANNONCÉ PAR SANOFI
La maladie de Zika touche désormais plus de 30 pays et territoires, pour l'essentiel sur le continent américain.
D'entre eux, c'est le Brésil qui est le plus touché. Dans un discours devant les deux chambres du Congrès brésilien, la présidente Dilma Rousseff a assuré que son gouvernement ne ménagerait pas ses efforts pour organiser la lutte contre le moustique à l'origine de la transmission du virus. Alors qu'aucun vaccin et qu'aucun traitement de la maladie ne sont disponibles, les efforts se concentrent sur l'éradication du moustique Aedes dans les sites où il est susceptible de se reproduire.
La présidente Rousseff a indiqué que le Brésil et les Etats-Unis allaient coopérer à la mise au point le plus vite possible d'un vaccin contre le virus Zika afin d'enrayer sa propagation.
A Paris, Sanofi (PA:SASY) Pasteur, la filiale de vaccins de Sanofi, a annoncé mardi le lancement d'un projet visant à mettre au point un vaccin contre le virus Zika. Pour faire rapidement avancer ce projet, le leader mondial des vaccins compte s'appuyer sur son vaccin contre la Dengue, le Dengvaxia, aujourd'hui commercialisé au Mexique, aux Philippines et au Brésil.
L'Organisation mondiale de la santé estime que le virus pourrait contaminer quatre millions de personnes sur le continent américain. Mercredi, des responsables de l'OMS ont dit craindre que le virus ne se propage aussi à des zones d'Afrique et d'Asie où il n'est pas encore présent.
(Anthony Boadle et Sara Catania, avec Jon Herskovitz à Austin au Texas; Eric Faye pour le service français)