Les Philippines, dotées d'un des plus forts taux de croissance des pays émergents, devraient afficher une économie en hausse de 7% en 2013, malgré le typhon Haiyan qui a balayé le centre de l'archipel début novembre, a indiqué jeudi Manille.
La croissance a ralenti au 3e trimestre en taux annuel, à 7%, contre 7,6% lors des trois mois précédents. Un ralentissement dû aux passages de violentes tempêtes lors de cette saison propice aux typhons. Il s'agit du 5e trimestre consécutif doté d'un taux de croissance d'au moins 7%.
Pour le 4e trimestre, le gouvernement s'attend à un taux amoindri en raison de Haiyan, un des typhons les plus violents à jamais avoir touché terre, qui avait frappé le centre des Philippines le 8 novembre, causant la mort ou la disparition de quelque 7.000 personnes et détruisant des régions entières.
Haiyan devrait ainsi amputer le taux de croissance des derniers mois de 2013 de 0,8 point de pourcentage au plus. Malgré cette catastrophe naturelle, le pays devrait afficher un produit intérieur brut (PIB) en progression d'au moins 7% en 2013, conformément aux prévisions précédentes du gouvernement.
Les régions balayées par la tempête étaient parmi les plus pauvres de l'archipel et leur poids dans l'économie réduit.
Avec 7%, les Philippines resteraient parmi les nations affichant une des croissances le plus fortes, derrière la Chine, a souligné Arsenio Balisacan, ministre de la Planification socio-économique.
L'archipel a longtemps été à la traîne dans le boom de la région du sud-est asiatique, rongé par la corruption et la mauvaise gestion, maux contre lesquels le président Benigno Aquino a promis de se battre lors de son arrivée au pouvoir en juin 2010.
Citant une croissance soutenue et les réformes pour une meilleure gestion publique, les agences de notation ont relevé ce printemps la note accordée à la dette souveraine du pays, améliorant ainsi la confiance des investisseurs étrangers.
Mais le pays nécessite une longue période de forte croissance et d'investissements s'il veut faire reculer le chômage et endiguer la pauvreté.
Dix pour cent de la population, soit 10 millions de personnes, sont obligées de travailler à l'étranger, souvent dans des emplois peu qualifiés, pour faire vivre la famille. Autre point noir, l'énorme fossé entre une infime minorité, très riche, et la vaste majorité de la population, pauvre ou très pauvre.