Les fédérations de l'énergie CGT, CFE-CGC et FO appellent à nouveau vendredi, quelques heures avant la réunion d'un conseil d'administration d'EDF (PA:EDF), au report du projet Hinkley Point de construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni.
"Le report du projet nucléaire britannique d'Hinkley Point est la condition de la réussite de ce projet", écrivent les trois fédérations dans un communiqué commun, en précisant que c'est "parce qu’elles croient en l’avenir du nucléaire et de la filière nucléaire française" qu'elles réclament ce report.
Pour elles, "tel qu'annoncé et en l'état", ce projet de 23 milliards d'euros "fait porter des risques industriels et financiers très importants sur EDF et sur l’ensemble de la filière nucléaire française".
Les trois fédérations, qui avaient adressé la semaine dernière une lettre ouverte au président François Hollande pour l'alerter sur la situation de l'électricien, "au bord de la faillite", mettent en avant plusieurs points pour expliquer leur position: une organisation industrielle "avec l'interface anglaise (qui) complexifie le processus", la nécessaire simplification de l'EPR actuel, la "remise en ordre de marche de la filière industrielle française, avec notamment Areva (PA:AREVA)" ou "l'intégration du retour d'expérience de l'intégralité de la construction d’un EPR".
"Il faut donc se poser et prendre le temps de repartir sur des bases saines, en s’appuyant enfin sur les salariés", soulignent la FNME-CGT, la CFE-CGC Energies et FO Energie et Mines.
Les trois fédérations ont refusé de se rendre vendredi matin à une réunion sur ce projet controversé proposée par la direction, réunion qu'elles qualifient de "parodie de dialogue", à laquelle la CFDT va participer.
Jeudi, les élus CGT, CFE-CGC, CFDT et FO du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF ont demandé officiellement, et à l'unanimité, à être "préalablement consultés" sur le projet Hinkley Point, menaçant d'aller en justice faute d'être entendus.
Le conseil d'administration d'EDF doit examiner vendredi après-midi la trajectoire financière de l'électricien, détenu à près de 85% par l'État.