Investing.com - L'échéance du 15 décembre de l'administration Trump pour la mise en place de nouveaux tarifs douaniers contrer la Chine est imminente, et bien que la plupart des analystes s'attendent au moins à un report, à défaut d'un accord, les investisseurs devraient rester prudents face à cette perspective.
Bien que la Fed et la BCE se réunissent cette semaine, et que plusieurs statistiques clés soient attendues, on peut aisément considérer que ce sujet sera de loin le plus important ces prochains jours. La nature imprévisible du président Donald Trump fait qu'il très difficile d'évaluer avec certitude ce qui se passera à l'approche de l'échéance.
Pas plus tard que la semaine dernière, Trump a une fois de plus montré sa capacité à surprendre. Il a en effet dit qu'il imposerait de nouveaux tarifs au Brésil, en Argentine et en France, mais surtout, il a dit qu'il pourrait attendre après les élections de novembre 2020 pour conclure un accord commercial avec la Chine, ce qui avait nettement secoué les marchés.
Vendredi, la Maison-Blanche ne semblait pas non plus proche de conclure un accord avec la Chine, bien que les responsables disent que les pourparlers se déroulent bien.
Le même son de cloche peut être relevé en provenance de Chine ce lundi matin, le ministre adjoint chinois du Commerce, Ren Hongbin, ayant déclaré que Pékin espère pouvoir conclure un accord commercial avec les États-Unis qui satisfasse les deux parties dès que possible.
Rappelons qu'en août dernier, Trump a dit que s'il n'y avait pas d'accord entre les deux pays d'ici le 15 décembre, une nouvelle vague de droits de douane sur 156 milliards de dollars de produits chinois, notamment les téléphones cellulaires, les jouets et les ordinateurs portatifs serait appliquée.
Mais Dan Clifton, chef de la recherche sur les politiques chez Strategas, estime qu'il semble peu probable qu'un accord soit conclu au cours de cette semaine. "Le marché se concentre actuellement sur la question de savoir s'il y aura des droits de douane qui entreront en vigueur le 15 décembre, ou non. C'est plutôt binaire," dit Clifton.
Les USA pourraient en effet décider de suspendre les nouveaux tarifs douaniers prévus, même sans accord de phase 1. Dans ce cas, la question sera premièrement de savoir pour combien de temps ils seront suspendus.
Ensuite, il faudra tenter d'évaluer ce qui sera nécessaire pour les deux pays signent enfin l'accord de phase 1 qui permettrait d'éloigner plus durablement la menace d'une nouvelle escalade de la guerre commerciale.
A ce propos, on notera que Michael Schumacher, de chez Wells Fargo (NYSE:WFC), a déclaré que son scénario de base est la signature d'un accord commercial au cours des deux prochains mois, mais qu'il ne peut néanmoins pas complètement exclure un autre résultat. Toutefois, il serait logique que les tarifs douaniers soient suspendus pendant que les pourparlers se poursuivent, précise-t-il.
"Je ne serais pas du tout surpris qu'il les suspendent pour quelques semaines. S'il ne le fait pas, c'est un résultat plutôt désagréable. C'est un risque. C'est assez clair."
Notons par ailleurs que la prochaine vague de tarifs douaniers prévue porterait sur les biens de consommation. Or, les économistes craignent qu'ils ne frappent l'économie par l'intermédiaire du consommateur, le moteur le plus puissant et le plus important de la croissance économique.
Cela serait dommgeable pour l'économie US, mais également pour les chances de réélection de Donald Trump, ce qui incite beaucoup d'observateurs à perser que finalement, accord ou pas, ces tarifs seront annulés d'une façon ou d'une autre.