par Gilles Guillaume, Giulio Piovaccari et Nick Carey
PARIS/MILAN/LONDRES (Reuters) - Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, s'est dit mardi confiant d'atteindre les cinq milliards d'euros de synergies promises grâce à la fusion entre PSA (PA:PEUP) et Fiat Chrysler (FCA) et a déclaré n'écarter aucun scénario pour redresser l'activité du nouveau groupe en Chine.
Les deux constructeurs ont finalisé samedi leur fusion et l'action Stellantis a fait ses débuts lundi à la Bourse de Paris et de Milan. Mardi, pour ses premiers pas à Wall Street, le titre prenait plus de 10%.
Prié de dire s'il allait supprimer des emplois, Carlos Tavares a répondu sur France Info: "Ce n'est pas ce que nous prévoyons."
Au cours d'une téléconférence de presse, sa première dans ses nouvelles fonctions, il a ajouté que Stellantis servirait au contraire de "bouclier" pour les salariés en préservant la rentabilité du nouveau groupe face au renchérissement à venir des véhicules, lié au durcissement de la réglementation et aux dépenses d'innovation.
Il estime que les coûts des véhicules augmenteront de 20 à 40% d'ici 2030.
Carlos Tavares a souligné toutefois qu'en matière d'emploi, il fallait distinguer ce qui relevait de la création de Stellantis de ce qui était subordonné aux contraintes extérieures. Il y a une limite aux "vents contraires" qu'une société peut encaisser, a-t-il observé.
Stellantis a également mis sur pied une "task force" de cinq dirigeants pour étudier les raisons de l'échec de PSA et de FCA sur le marché chinois, avec pour mission de proposer une nouvelle stratégie pour relancer le groupe né de la fusion sur le premier marché automobile mondial.
Prié de dire s'il pouvait se tourner vers un autre partenaire chinois et s'il comptait utiliser la marque Jeep comme fer de lance de son offensive sur place, Carlos Tavares a répondu qu'il n'excluait aucune option.
Stellantis, devenu le 4e groupe automobile mondial par les ventes, compte sur la complémentarité géographique entre ses deux membres, les vastes économies d'échelles dans les achats et l'ingénierie et le potentiel de ses 14 marques pour devenir un acteur de premier plan d'un secteur en pleine mutation.
"L'objectif n'est pas d'être grand, mais d'être très bon à ce que nous faisons", a-t-il ajouté.
Dans une industrie qui s'électrifie à marche forcée pour réduire ses émissions de CO2, Stellantis prévoit ainsi de lancer une dizaine de nouveaux véhicules électriques cette année pour atteindre une gamme de 40 modèles à l'échelle du nouveau groupe fin 2021.
(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)