PARIS (Reuters) - Trois personnes soupçonnées d'appartenir à une cellule djihadiste ont été interpellées mardi à Albi (Tarn) au cours d'une opération menée par le Raid et la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), a-t-on appris de source policière.
Les trois, deux hommes et une femme, étaient rentrés de Syrie en avril et en mai, a-t-on indiqué de même source.
Ils sont présentés de source proche du ministère de l'Intérieur comme membres d'une cellule djihadiste active à Toulouse et Albi, "susceptible de commettre des actions violentes".
Ils ont été arrêtés sur commission rogatoire des juges antiterroristes dans le cadre d'une enquête ouverte en septembre.
En déplacement à Marseille, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré que le nombre de ressortissants français engagés sur le théâtre des opérations syriennes, "et aussi probablement irakiennes", avait augmenté de 56% au cours des six derniers mois.
"C'est plus de 800 personnes qui sont concernées par ce phénomène, soit qu'elles soient sur le théâtre des opérations, un peu plus de 350 en Syrie, soit qu'elles soient sur le chemin en transit, plus de 150, soit qu'elles soient sur le chemin du retour après avoir participé à des exactions et des crimes en Syrie, un peu plus de 150 également", a-t-il dit.
La lutte contre ces filières donne lieu à une coopération entre les différents services de sécurité et de renseignement français, "mais aussi entre ces services et les services européens".
Il s'agit, selon Bernard Cazeneuve, d'identifier ces filières et d'appréhender "ceux qui ont commis des crimes ou ceux qui s'apprêtent à en commettre, dès lors que nous avons suffisamment d'éléments témoignant de la volonté de ces ressortissants de s'engager dans ces opérations."
"C'est dans le cadre de ces actions qu'il a été procédé à des arrestations ce matin à Albi", a-t-il expliqué. "Il appartient à la justice désormais de poursuivre les enquêtes."
(Nicolas Bertin, avec François Revilla à Marseille, édité par Yves Clarisse)