par Michael Shields et Rupert Pretterklieber
ZURICH (Reuters) - Adecco, le numéro un mondial du travail temporaire, a publié mardi un bénéfice trimestriel légèrement inférieur aux attentes, tout en conditionnant l'atteinte de son objectif de marge 2015 à une accélération de sa croissance au deuxième semestre.
Malgré un rebond perçu comme étant durable en France, le principal marché d'Adecco, ces annonces ont été mal reçues en Bourse et l'action du groupe suisse perdait plus de 3% en fin de matinée.
Adecco a vu son bénéfice net du deuxième trimestre augmenter de 22% à 177 millions d'euros alors que six analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 182 millions.
Le chiffre d'affaires a progressé de 12% sur la période, à 5,58 milliards d'euros, contre un consensus de 5,53 milliards.
La marge opérationnelle a progressé de 30 points de base à 4,9% et la croissance organique a été de 4%.
Le groupe maintient son objectif d'une marge opérationnelle de plus de 5,5% en 2015, contre 4,8% en 2014, mais le directeur général sortant, Patrick de Maeseneire, a souligné qu'il faudrait pour l'atteindre une croissance plus forte au deuxième semestre.
"Etant donné les tendances à l'oeuvre dans nos activités, les perspectives économiques actuelles et une base de comparaison favorable, nous tablons toujours sur cette accélération", a-t-il dit en présentant pour la dernière fois les résultats d'Adecco avant de céder la place en septembre à Alain Dehaze, jusque là patron pour la France.
Patrick de Maeseneire a notamment mis en avant le rebond qualifié de "durable" en France. "J'ai toujours dit que la France serait le dernier pays en Europe à revenir dans le positif", a-t-il dit à Reuters. "Si la croissance y accélère au troisième et au quatrième trimestre, cela (...) aura un impact positif sur le groupe et la rentabilité".
PAS DE "DÉVELOPPEMENT NÉGATIF" EN AMÉRIQUE DU NORD
L'activité devrait également s'améliorer en Allemagne, au Benelux et en Italie, tandis qu'une légère croissance est attendue en Espagne, a-t-il ajouté. Adecco réalise les deux tiers de son chiffre d'affaires en Europe.
Le DG sortant a ajouté ne pas attendre de "développement négatif" en Amérique du Nord, où Adecco a notamment pâti des restructurations et baisses d'investissements dans le secteur pétrolier.
Le titre Adecco perdait 3,47% à 79,40 francs suisses vers midi, accusant l'une des plus fortes baisses vers la mi-journée.
Marco Strittmatter, analyste chez ZKB, s'inquiète de la croissance organique du deuxième trimestre bien inférieure à celles de plus de plus de 6% des concurrents Randstad et ManpowerGroup.
"Contrairement aux attentes, la croissance organique de 4% en devises locales n'a pas accéléré au deuxième trimestre", remarque-t-il en calculant qu'Adecco devra réaliser sur les six derniers mois de l'année une marge de 6,2% pour atteindre son objectif, qu'il qualifie de "sportif".
Le mois dernier, Randstad, le numéro deux mondial du secteur, avait annoncé un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre, le groupe néerlandais disant alors que les entreprises embauchaient et que la croissance s'accélérait en dépit des inquiétudes liées à la Grèce et à l'Ukraine.
(Benoît Van Overstraeten et Véronique Tison pour le service français)