par Chuck Mikolajczak
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini sur une note irrégulière vendredi, coincée entre le recul des valeurs financières et la remontée de certains secteurs dits défensifs comme les "utilities", alors que les chiffres de l'emploi meilleurs que prévu n'ont fait que conforter le scénario d'une hausse des taux dans moins de deux semaines.
L'indice Dow Jones a cédé 0,11%, soit 21,521 oints, à 19.170,42 mais le S&P-500, plus large, a pris 0,87 point, soit 0,04%, à 2.191,95 et le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 4,54 points (+0,09%) à 5.255,65.
La séance précédente avait été caractérisée par une situation inverse, avec un Dow en hausse pour inscrire un nouveau record de clôture tandis que le S&P et, surtout, le Nasdaq, avaient reculé.
Sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones a gagné 0,1%, enchaînant sa quatrième hausse hebdomadaire de suite dans le sillage de la victoire inattendue Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre.
En revanche, le S&P 500 a perdu 1,0% cette semaine et le Nasdaq 2,65%, ces deux indices interrompant pour leur part une série de trois gains hebdomadaires de suite.
Après avoir longtemps redouté l'accession de Donald Trump à la Maison blanche, les investisseurs pensent désormais que ce dernier prendra des mesures favorables au marché actions, retenant notamment les promesses d'une hausse des dépenses dans les infrastructures et celles d'une simplification de la réglementation dans le secteur bancaire ou encore celui de la santé.
De ce fait, l'indice S&P 500 du secteur financier, s'il a accusé la plus forte baisse du jour avec un recul de 0,94%, affiche un gain de plus de 13% depuis la victoire de Donald Trump.
"Cette évolution des financières n'est rien d'autre qu'un mouvement de prises de bénéfice après une vive hausse", a déclaré Andre Bakhos, directeur général chez Janlyn Capital.
Depuis quelques semaines, le secteur financier est également porté par la perspective de voir les taux d'intérêt de la Réserve fédérale être remontés pour la première fois en un an le 14 décembre, un tour de vis monétaire que nombre d'acteurs de marché considèrent déjà comme acquis.
Les données sur le marché du travail publiées par le département du Travail semblent leur donner raison : les entreprises américaines ont continué de recruter à un rythme soutenu en novembre et le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis plus de neuf ans à 4,6%.
ENVOLÉE DE L'ACTION PANDORA
La compartiment des "utilities" a repris 0,92%, inscrivant la deuxième plus forte hausse sectorielle, ce qui ramène son recul depuis la victoire de Donald Trump à quelque 5%.
Le secteur, qui se caractérise notamment par le versement de généreux dividendes, réagit généralement mal à une hausse des taux d'intérêt du fait de la réallocation d'actifs qu'une telle décision peut engendrer.
Les investisseurs évaluent désormais à 95% la probabilité d'un resserrement monétaire ce mois-ci, selon l'outil FedWatch de CME Group.
Autre grand bénéficiaire de l'arrivée imminente de Donald Trump à la Maison blanche, le compartiment industriel, qui reste sur une hausse de plus de 7% depuis la victoire de l'homme d'affaires après avoir fait du surplace ce vendredi.
Le compartiment énergétique a encore gagné 0,11%, soutenu par la poursuite de la hausse des cours du brut, ce porte son avancée sur la semaine, marquée par la finalisation de l'accord de l'Opep sur la réduction de la production, à 2,64%, meilleure performance hebdomadaire depuis la semaine au 30 septembre 2016, qui correspondait elle à l'annonce de l'accord de principe sur une réduction.
Du côté des valeurs individuelles, le titre Pandora Media s'est envolé de 16,12% à 13,33 dollars après une information de CNBC disant que le service de musique en ligne cherche à se vendre à Sirius XM, dont l'action a en revanche reculé de 5,60%.
Le titre Starbucks (NASDAQ:SBUX) a perdu 2,22% à 57,21 dollars après que la chaîne de cafés a annoncé jeudi que son directeur d'exploitation Kevin Johnson deviendrait directeur général le 3 avril 2017 en remplacement de Howard Schultz, qui s'occupera désormais de ses établissements haut de gamme.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)