par Eva Taylor et Kirsti Knolle
MANNHEIM, Allemagne (Reuters) - Le sentiment des investisseurs et des analystes allemands s'est sensiblement amélioré en janvier, et ce pour le troisième mois d'affilée, la faiblesse de l'euro et des prix pétroliers alimentant l'espoir d'un fort rebond de la première économie européenne après la croissance médiocre du second semestre 2014.
L'indice du sentiment économique de l'institut ZEW de Mannheim a été de 48,4 en janvier contre 34,9 en décembre, au plus haut depuis février 2014. Le consensus Reuters le donnait à 40,0 seulement.
Les investisseurs sont passés outre les troubles des marchés tenant aux prochaines élections en Grèce et à la décision de la Banque nationale suisse (BNS) de renoncer au cours plancher du franc suisse contre l'euro, a expliqué le ZEW, ajoutant que l'assouplissement quantitatif attendu de la part de la Banque centrale européenne (BCE) était reflété dans le cours de la monnaie unique.
Des indicateurs parus la semaine passée ont montré que la consommation privée et le commerce extérieur avaient alimenté une croissance de 1,5% de l'économie allemande l'an passé, sa meilleure performance en trois ans. Mais la contraction du deuxième trimestre et la faiblesse du second semestre nourrissent le doute quant à la vigueur de la croissance cette année.
Des sources proches de la coalition au pouvoir ont dit que le gouvernement pourrait réviser en hausse sa prévision de croissance de 2015, à 1,5% contre 1,3%.
Pour Jennifer McKeown (Capital Economics), la hausse de l'indice ZEW laisse penser que la confiance est bien ancrée et que la croissance pourrait à nouveau s'accélérer. Elle ajoute toutefois que si la situation grecque se dégrade ou si la BCE déçoit dans ses annonces, les perspectives risquent de s'assombrir.
"On peut penser que les craintes tenant aux effets de la crise grecque sur l'économie allemande ont été compensées par les anticipations d'un assouplissement quantitatif (QE) de la part de la BCE et l'espoir d'un coup de fouet à l'export du fait de l'affaiblissement de l'euro", dit-elle.
Michael Schröder, économiste du ZEW, observe qu'il n'y a pas de réelles craintes de déflation. "Pour ce qui concerne les anticipations (pour l'euro) à six mois, la plupart de nos experts prévoient une poursuite de la baisse; ils prévoient donc que la BCE prendra une décision relativement à un QE et que des mesures concrètes suivront", déclare-t-il.
Le sous-indice des conditions actuelles a lui aussi progressé, passant de 10,0 en décembre à 22,4 en janvier. Il est également ressorti au-dessus du consensus Reuters (14,8).
L'indice ZEW a été calculé en fonction des réponses de 233 analystes et investisseurs interrogés entre le 5 et le 19 janvier.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)