LONDRES (Reuters) - La demande pétrolière mondiale devrait baisser au premier trimestre par rapport à la même période de 2019, une première depuis la crise financière il y a 11 ans, en raison de l'épidémie de coronavirus en Chine, a annoncé jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
La demande devrait se contracter de 435.000 barils par jour (bpj) sur janvier-mars, précise l'organisation internationale dans son rapport mensuel.
"Les conséquences du coronavirus Covid-19 sur la demande mondiale de pétrole seront importantes", précise l'agence.
"Pour 2020 dans son ensemble, nous avons réduit notre prévision de croissance de la demande mondiale de 365.000 bpj, à 825.000 bpj, son niveau le plus faible depuis 2011", a indiqué l'AIE, qui s'attend à une normalisation progressive de l'activité économique à partir du deuxième trimestre.
Selon son scénario central, la demande pétrolière augmentera de 1,2 million de bpj sur avril-juin avant de se normaliser au troisième trimestre avec une croissance de 1,5 million de bpj grâce aux probables mesures de relance économique en Chine.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a elle aussi revu à la baisse sa prévision de croissance de la demande pétrolière mondiale en raison de l'épidémie en Chine.
La production de pétrole des pays de l'Opep est tombée en janvier à son plus faible niveau depuis 2009, résultat de plusieurs semaines de blocage des sites de productions libyens et du ralentissement de la production des Emirats arabes unis, a déclaré l'AIE.
"Alors que le coronavirus risque de frapper durement la demande au premier semestre, les producteurs sont sous pression pour réduire davantage leur production", explique-t-elle.
Les membres de l'"Opep+", qui regroupe les pays du cartel et leurs alliés, dont la Russie, se sont mis d'accord pour ramener leur production à 1,7 million de bpj jusqu'à fin mars pour soutenir le marché.
L'Opep+ envisage de tenir une réunion extraordinaire pour discuter d'éventuelles réductions supplémentaires, selon plusieurs sources.
(Noah Browning, version française Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)