La FNSEA, premier syndicat agricole français, estime que le projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC), présenté mercredi à Bruxelles, est un "mauvais signal pour le projet européen".
La "renationalisation" de la PAC est "un mauvais signal pour le projet européen", en cette "période d'incertitude majeure pour l'Union européenne, entre Brexit et doute sur les finances publiques", a indiqué le syndicat dans un communiqué.
La réforme de la Politique agricole commune après 2020 se fera dans un esprit de "simplification" et de "modernisation", a expliqué mercredi la Commission européenne, qui souhaite faire évoluer la PAC vers un système qui donne plus de flexibilité aux Etats membres.
"La FNSEA partage de nombreux points du diagnostic établi par la Commission (...) cependant, la lecture de ce texte, loin de donner une vision européenne sur l'avenir de la principale politique commune de l'Union, nous désoriente au bon vouloir des boussoles nationales, sans apporter de garantie sur son financement", estime la FNSEA.
Pour le syndicat agricole, "une subsidiarité extrême telle que proposée par la Commission conduit inévitablement à des distorsions de concurrence si elle n'est pas maîtrisée, et risque de créer des discriminations entre les agriculteurs européens".
"La touche finale à cette renationalisation serait le cofinancement des aides du premier pilier (les aides directes, NDLR), que le document de la Commission n'exclut pas, avec l'objectif non avoué de réduire les dépenses au niveau européen consacrées à l'agriculture: la France ne peut pas accepter. Ce serait alors la fin de la seule politique vraiment intégrée de l'Union européenne", souligne la FNSEA.
La FNSEA est "favorable à une nouvelle approche sur la durabilité des exploitations, moins administrative et plus pragmatique, qui entraîne les agriculteurs dans des démarches de progrès".