ANKARA (Reuters) - La Turquie ne cédera pas aux menaces dans le différend qui l'oppose à la Grèce et à Chypre au sujet des droits maritimes dans l'est de la Méditerranée, a déclaré lundi son président, Recep Tayyip Erdogan, avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Bruxelles.
Mais il a ajouté que son pays était prêt à négocier sur les droits d'exploration des plateaux continentaux et d'exploitation d'éventuelles ressources énergétiques.
Les chefs de la diplomatie de l'UE doivent débattre des motifs éventuels de sanctions visant la Turquie, afin de soumettre des propositions aux chefs d'Etat et de gouvernement pour le Conseil européen de jeudi et vendredi.
"Sur le sujet de la Méditerranée orientale, notre pays n'est jamais du côté de la tension mais de celui de la paix, de la coopération, de l'équité et de l'application de la justice. Le chemin dans ce sens passe par la négociation sur la base d'un respect mutuel", a dit Erdogan, répétant son appel à la tenue d'une conférence réunissant toutes les parties concernées.
Il a toutefois assuré qu'Ankara ne permettrait pas à la "mentalité de piraterie" manifestée par d'autres pays de restreindre les droits d'accès maritimes turcs.
"Nous ne céderons pas aux menaces et au chantage (...) Nous ne permettrons pas l'expansionnisme impérialiste", a-t-il dit.
La tension sur ce dossier a atteint un pic en août lorsque la Turquie a dépêché un navire d'exploration des ressources énergétiques dans des eaux revendiquées également par la Grèce.
Ankara et Athènes ont accepté en septembre de reprendre les discussions sur leurs revendications maritimes respectives, interrompues depuis quatre ans, mais la Grèce refuse que les pourparlers commencent tant que les navires turcs n'auront pas quitté les zones concernées.
Le navire d'exploration turc, l'Oruç Reis, a regagné son porte d'attache la semaine dernière.
(Ali Kucukgocmen, version française Marc Angrand)