Investing.com - Le marché énergétique est en plein chamboulement suite aux prix élevés des différents combustibles. Le gaz naturel a atteint des sommets inimaginables auparavant.
La flambée des prix du gaz naturel a entraîné une augmentation de l'utilisation du charbon. En effet, les centrales en Europe et en Asie redémarrant alors que les températures baissent et que le monde est confronté à une aggravation de la pénurie de gaz.
Le charbon reprend du service
Le PDG de Total (PA:TTEF), Patrick Pouyanne, a souligné mercredi la nécessité de parvenir à une stabilité des prix, affirmant que la baisse des prix du gaz réduira la nécessité de recourir au charbon, plus polluant, mais que la transition vers des énergies plus propres a également créé un déséquilibre sur le marché.
Il explique que les prix excessifs ne sont pas bons pour l'industrie sur le long terme. "Des prix élevés ne sont pas une bonne nouvelle - bien sûr, immédiatement pour ma société, les résultats sont meilleurs, mais pas pour les clients".
Remplacer le charbon par le gaz "est une bonne chose pour le changement climatique, mais pour cela, nous devons avoir un prix plus bas", a déclaré le PDG. "Parce que le charbon aujourd'hui est roi, parce que le charbon est moins cher que toutes les autres sources d'énergie".
Un retour vers une solution polluante
L'électricité produite à partir du charbon a explosé en Europe et les contrats à terme sur le charbon européen ont plus que doublé depuis le début de l'année.
L'ironie est évidente, puisque cela se produit au moment même où l'Europe tente de réduire son utilisation de ce combustible polluant. Les prix du gaz en Europe, quant à eux, ont presque quadruplé depuis le début de l'année.
Le PDG de Total a ajouté qu'il ne s'agit pas simplement d'une crise gazière européenne, mais d'une crise mondiale, résultant à la fois d'une "énorme augmentation de la demande de gaz de la part de la Chine et de l'Asie", ainsi que d'une "plus grande demande de gaz en raison de la transition énergétique, du passage du charbon au gaz, ce qui est bon pour le changement climatique".
Les énergies renouvelables ne sont pas la solution ultime
Le PDG de Total estime que les énergies renouvelables ne sont une réponse définitive. "C'est donc, je pense, une leçon. Une autre est que plus nous mettons des énergies renouvelables dans notre système électrique, plus nous mettons des sources intermittentes qui dépendent de la météo."
Pouyanne, comme de nombreux autres dirigeants de sociétés pétrolières et gazières, a noté le risque des énergies renouvelables qui dépendent de la météo. Le Brésil, qui a augmenté sa dépendance à l'hydroélectricité, a vu moins de pluie cette année, tandis que d'autres parties du monde qui ont investi massivement dans l'énergie solaire et éolienne ont vu moins de soleil et de vent.
Le PDG de BP (LON:BP), Bernard Looney, s'est fait l'écho des préoccupations de M. Pouyanne. "Je pense que cette crise en Europe nous a rappelé que l'énergie fait partie de l'élément vital de la société et que l'utilisation de l'énergie ne va que dans une seule direction - et c'est vers le haut. Nous comprenons tous que le soleil ne brille pas la nuit et que le vent ne souffle pas toujours, donc nous avons cette question de l'intermittence des énergies renouvelables à gérer."
Un système plus volatil
Le PDG de BP a déclaré que malgré les pressions exercées par les gouvernements pour réduire la production et l'utilisation des combustibles fossiles, l'industrie reste assujettie à la force de la demande. "Au bout du compte, si l'offre disparaît et que la demande ne change pas, cela n'a qu'une seule conséquence, à savoir une escalade des prix. Je ne veux donc pas dire qu'il faut faire porter le chapeau aux clients ou à la société, mais il s'agit d'un système, et l'offre et la demande doivent travailler ensemble."
L'augmentation de la consommation de gaz due à un temps plus froid plus tôt dans l'année "a fait baisser tous les stocks de gaz, et nous voyons donc aujourd'hui une circonstance exceptionnelle", a déclaré Le PDG de Total. "Je pense qu'après l'hiver, nous devrions pouvoir revenir à des prix plus bas, ce qui serait bon pour tout le monde".
Les prix du gaz atteignent des sommets en Europe. Les pénuries d'électricité ont également un impact sur les ménages et les entreprises en Asie et ont contraint les usines à fermer leurs portes.
Cette situation est due à l'insuffisance de l'offre et à la transition vers des énergies plus propres, ce qui a stimulé la demande de gaz, considéré comme un combustible plus propre. La demande rebondit également après le ralentissement induit par la Covid, à mesure que les économies rouvrent et que les voyages reprennent dans le monde entier.