Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde, a gagné 447 milliards de couronnes (50 milliards d'euros) en 2016 grâce en particulier à ses placements en actions, a annoncé mardi la banque centrale norvégienne chargée de sa gestion.
Avec un rendement de 6,9% sur l'année, le fonds a vu sa valeur atteindre 7.510 milliards de couronnes (près de 850 milliards d'euros au cours actuel) fin décembre.
"Le directoire (de la Banque de Norvège) est satisfait que le rendement ait été bon l'an dernier et dans la durée", a déclaré le gouverneur Øystein Olsen lors d'une conférence de presse.
Créé dans les années 1990, le fonds est destiné à financer les futures dépenses de l'État-providence en faisant fructifier les revenus pétroliers du pays. Placé en actions (62,5% de son portefeuille), en obligations (34,3%) et dans l'immobilier (3,2%) hors de Norvège, il a plus que doublé de taille ces cinq dernières années.
L'an dernier, ce sont une nouvelle fois les investissements en actions qui ont le mieux performé, avec un rendement de 8,7%. Fin 2016, le fonds contrôlait 1,3% de la capitalisation boursière mondiale avec des participations dans près de 9.000 entreprises.
Les obligations ont affiché un rendement de 4,3% et l'immobilier de 0,8%.
L'avenir s'annonce toutefois moins rose: dans leur ensemble, les économistes s'attendent à un tassement des futures performances financières du fonds, qui pâtit déjà d'une diminution des versements de recettes pétrolières publiques à cause de la baisse des cours.
Pour la première fois en 20 ans d'histoire, la Norvège a en 2016 davantage puisé dans le fonds qu'elle n'y a placé: tandis qu'il y versait jusqu'alors en moyenne 171 milliards de couronnes --net-- chaque année, le gouvernement a procédé l'an dernier à une ponction nette de 101 milliards.
Pour empêcher que son bas de laine ne finisse par rétrécir, Oslo vient de proposer d'augmenter sensiblement les investissements en actions, plus rentables mais plus risqués, pour les porter à 70%, et de réduire la possibilité de se servir dans la manne.
Si l'exécutif peut depuis 2001 puiser chaque année jusqu'à 4% dans le fonds --soit le rendement moyen attendu-- pour équilibrer le budget, le gouvernement de droite a suggéré le 16 février de ramener ce plafond à 3%.
Ces propositions doivent encore être examinées par le Parlement, où le gouvernement est minoritaire.