Par David Wagner
Investing.com – Le plongeon sans précédent du pétrole se poursuit aujourd’hui après l’historique passage en territoire négatif du contrat à terme WTI de mai hier.
Le contrat, qui expire aujourd’hui, était ensuite repassé en territoire positif ce matin, tandis que le contrat de juin remontait également, mais la chute reprend finalement, le contrat de mai s’affichant de nouveau en territoire négatif, tandis que le contrat de juin chute de 30% sous les 15$ le baril.
Rappelons que le passage en territoire négatif du contrat de mai était lié au fait que les entrepôts de stockages US se remplissent rapidement, et n’on pratiquement plus de capacité, comme expliqué plus en détail ici.
Cependant, ce problème qui se pose alors que l’échéance du contrat approche se posera de nouveau fin mai pour le contrat de juin, et sans doute encore ensuite pour plusieurs mois, si l’on en croit les estimations de certains experts, comme on le voit dans le graphique partagé dans le tweet ci-dessous :
La pandémie de coronavirus a en effet entraîné une perte de demande sans précédent qui remplit les stocks. L'Agence internationale de l'énergie a averti dans son rapport mensuel sur le pétrole que la demande en avril pourrait être inférieure de 29 millions de barils par jour à celle d'il y a un an, atteignant un niveau jamais vu depuis 1995.
"Alors même que les réductions de production de pétrole de l'OPEP++ doivent commencer le 1er mai, et que l'offre et les stocks devraient se resserrer considérablement au second semestre, les 4 à 6 prochaines semaines seront marquées par de graves problèmes de stockage, susceptibles d'entraîner des hausses de prix sauvages et des écarts inhabituels, notamment des prix supercontango et négatifs", ont écrit les analystes de Citi dirigés par Eric Lee dans une note adressée à leurs clients lundi.
Enfin, on notera que le contrat à terme du mois de juin pour le pétrole Brent plonge également ce mardi, avec une chute de 21% juste au-dessus de 20$ le baril.