Le PDG d'EDF, Henri Proglio, a estimé mardi qu'une sortie du nucléaire en France entraînerait un doublement des prix de l'électricité et menacerait des emplois, alors qu'une partie de la gauche appelle à réduire la part de l'atome dans la production de l'électricité.
"En cas d'arrêt prématuré des centrales (nucléaires) en France, il y aura un doublement des prix de l'éctricité et ça va être crucial pour les emplois dans le nucléaire", a averti M. Proglio lors d'un colloque sur l'énergie à Paris.
Un abandon de l'atome entraînerait aussi, selon lui, "une progression des énergies fossiles (gaz et charbon, ndlr), soit un accroissement de 25% des émissions de gaz à effet de serre en France, la MDE (maîtrise de la demande d'électricité) et les ENR (énergies non renouvelables) ne suffisant pas à remplacer la base nucléaire installée", a-t-il averti.
M. Proglio a appelé en conséquence à "parier sur le bon sens" pour ne pas perdre cet "atout majeur" pour la France qu'est l'atome.
La veille, c'est l'Union française de l'électricité (UFE), le syndicat professionnel représentant les grandes entreprises du secteur comme EDF ou GDF Suez, qui était monté au créneau. L'UFE a assuré dans une étude qu'une sortie progressive du nucléaire en France d'ici 2030 coûterait très cher, la facture des particuliers risquant d'augmenter deux fois plus vite en moins de vingt ans.
La France devra en outre investir entre 300 et 450 milliards d'euros dans son système électrique, selon l'UFE.
Cette offensive du patronat de l'électricité intervient en plein débat en France sur l'avenir de l'atome et à six mois de l'élection présidentielle.
Le candidat PS François Hollande prône de réduire à 50% (contre environ 75% actuellement) la part de l'atome en 2030, alors que des pays comme l'Allemagne, la Suisse, l'Italie et la Belgique ont décidé de ne plus produire d'énergie nucléaire après la catastrophe de Fukushima.