Les Bourses européennes ont lourdement chuté lundi, plombées par la hausse des taux d'intêrêt en zone euro, le nouvel avertissement de Moody's sur la France et les craintes d'un blocage politique sur la dette américaine
A la clôture, Paris a plongé de 3,41% et est passée sous le seuil des 2.900 points, à 2.894,94 points, Francfort a chuté de 3,35%, Londres de 2,62% et Milan de 4,74%.
Au lendemain de la victoire écrasante de la droite aux élections législatives espagnoles, Madrid a terminé elle aussi dans le rouge, en baisse de 3,48%.
Signe d'une défiance persistante des marchés en dépit de cette victoire attendue du Parti populaire (PP), les taux des emprunts d'Etat espagnols sur dix ans ont grimpé.
"La réaction (des marchés) a été nulle" car "désormais nous (l'Espagne) ne dépendons plus seulement de nous, nous dépendons des décisions européennes", notamment d'une intervention de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré à l'AFP Soledad Pellon, analyste de la maison de courtage IG Markets.
La BCE a annoncé lundi avoir racheté près de 8 milliards d'euros d'obligations publiques sur le marché secondaire sur une semaine, contre près de 4,5 milliards d'euros au cours des sept jours précédents.
Les appels à une implication massive de la BCE dans la crise qui secoue de la zone euro se font de plus de plus pressants. Mais l'Allemagne a réitéré lundi son refus catégorique, au nom de l'indépendance de l'institution et de son mandat de préservation de la stabilité des prix.
Alors que le Dow Jones perdait lui aussi 2,84% à 16H45 GMT, les marchés étaient également pénalisés par un avertissement de l'agence de notation Moody's qui a estimé qu'une hausse des taux des obligations françaises et des perspectives de croissance économique détériorées risquaient d'avoir des conséquences négatives sur la note AAA du pays.
La France a cependant réussi à emprunter comme prévu sur le marché 7,005 milliards d'euros à 12, 25 et 47 semaines à des taux en baisse sur les deux premières lignes et en hausse sur la dernière.
La semaine s'est ouverte sur fond "d'escalade des inquiétudes concernant les questions de dette des deux côtés de l'Atlantique", a constaté Andrea Kramer, de Schaeffer's Investment.
Aux Etats-Unis, la "super-commission" du Congrès, chargée de trouver 1.200 milliards de dollars d'économies, semblait se diriger tout droit vers un échec, à l'approche de la date-butoir de mercredi au-delà de laquelle se déclenchera, faute d'accord, un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses.
Du fait des désaccords entre démocrates et républicains, le Washington Post prédisait ce week-end l'échec de ces négociations dès lundi.