Le gouvernement britannique réfléchit à un plan d'urgence au cas où le groupe pétrolier BP s'effondrerait ou serait la proie d'un rachat dans la foulée de la marée noire du golfe du Mexique, écrit mardi le quotidien The Times.
Ces discussions, observe le quotidien, reflètent l'inquiétude grandissante du gouvernement sur les possibles conséquences d'un effondrement de BP, qui était le plus grand groupe britannique avant de perdre la moitié de sa valeur depuis le mois d'avril.
BP emploie en effet plus de 10.000 personnes au Royaume-Uni, et ses dividendes alimentent nombre de retraites dans le pays. Le groupe a par ailleurs payé 5,8 milliards de livres d'impôts (7 milliards EUR) en 2009.
Il contrôle en outre des actifs énergétiques importants au Royaume-Uni, comme le système d'oléoducs qui relie une cinquantaine de champs pétroliers et gaziers en mer du nord. Il contrôle aussi des actifs stratégiques à l'étranger comme l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan qui relie l'Europe à l'Azerbaïdjan.
Selon certaines informations, le directeur général de BP Tony Hayward devait se rendre en Azerbaïdjan dans la journée.
Selon le Times, le Premier ministre britannique David Cameron doit discuter de BP avec les autorités américaines lorsqu'il se rendra le 20 juillet à Washington avec le ministre de l'Energie Chris Huhne.
Une personne proche des discussions gouvernementales sur BP a indiqué au Times que, bien "qu'on ne sache pas trop où cela va aller, le gouvernement doit se tenir prêt à toute éventualité". Une autre personne a indiqué au quotidien qu'une des possibilités envisagées était que le gouvernement ait à intervenir pour protéger BP, un peu à la manière des banques pendant la crise financière. BP était une compagnie nationale jusqu'à 1987.
Le Financial Times a par ailleurs indiqué mardi que, tout en étant très intéressé par l'arrivée de nouveaux investisseurs à son capital, et notamment les fonds souverains des Etats du Golfe, BP n'avait pas pour autant l'intention d'émettre de nouvelles actions pour les vendre à de tels investisseurs.
Une porte-parole a confirmé qu'il n'était pas question en effet d'émettre de nouvelles actions.
Le FT a interrogé le gouvernement et BP sur le plan d'urgence évoqué par le Times. Le ministère des entreprises a indiqué "qu'il n'était pas question de faire des commentaires sur d'hypothétiques plans, qu'ils existent ou non". BP pour sa part a indiqué "ne pas avoir remarqué d'attention particulière" de la part du gouvernement.