par Veronique Tison
PARIS (Reuters) - Les futures sur les indices de Wall Street se sont retournés à la baisse mercredi après une hausse initiale, laissant présager une ouverture en repli et entraînant une réduction des gains sur les places européennes.
Après trois jours de turbulences dues à l'intensification du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, la Bourse américaine avait rebondi de plus de 1% lundi mais la prudence reste de mise, au profit d'actifs plus sûrs comme les obligations d'Etat ou l'or.
Les futures sur indices signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,6% pour le Dow Jones, de 0,4% pour le S&P 500 et de 0,3% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 gagne 0,90% à 5.281,98 points vers 12h15 GMT, repassant sous les 5.300 points après une poussée à 5.312 le matin. Le Dax conserve un gain de 0,74% à Francfort et le FTSE de 0,52% à Londres.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,40%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,82% et le Stoxx 600 de 0,45%.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Disney sera à surveiller au lendemain de la publication de résultats qui ont déçu les investisseurs. Le titre du géant du divertissement décroche de 3,6% dans les transactions électroniques.
VALEURS EN EUROPE
EssilorLuxottica est en tête du CAC 40 (+2,93%) à Paris alors qu'un de ses dirigeants a dit envisager d'autres acquisitions après l'annonce en juillet du rachat du néerlandais GrandVision.
A Francfort, Bayer (DE:BAYGN) s'adjuge 6,40%, de loin la plus forte hausse du Dax et en tête aussi du Stoxx 600, et Lanxess 4,16% après avoir annoncé la vente de leur coentreprise Currenta, un exploitant de sites chimiques, à l'australien Macquarie Infrastructure and Real Assets pour une valeur d'entreprise de 3,5 milliards d'euros.
A la baisse, Commerzbank (DE:CBKG) recule de 3,91% après ses résultats trimestriels et Unicredit (MI:CRDI) perd 4,41%, la banque italienne ayant abaissé son objectif de produit net bancaire pour 2019.
A Amsterdam, ABN Amro (-1,84) a touché un creux de trois ans, les analystes craignant des sanctions financières liées à de possibles failles dans le contrôle anti-blanchiment et des pressions sur les marges.
A l'inverse, Banco BPM s'octroie 5,82% à Milan après ses résultats trimestriels supérieurs aux attentes.
A Paris, PSA a brièvement grimpé en réaction à une dépêche de l'agence Bloomberg selon lequel le constructeur automobile chinois Dongfeng Motor passe ses options en revue au sujet de sa part de 12,2% dans le groupe français.
Réagissant à une baisse de taux plus forte qu'attendu en Nouvelle-Zélande mais aussi à l'annonce d'une contraction de 1,5% de la production industrielle allemande en juin, le rendement du Bund à 10 ans, référence de la zone euro, a touché un nouveau plus bas record de -0,58% qui porte à 82 points de base son recul depuis le début de l'année.
Il marque ainsi une neuvième séance consécutive de baisse, ce qui ne s'était plus vu depuis novembre 2015 selon les données de Refinitiv.
"Alors que la Nouvelle-Zélande joue rarement sur les marchés obligataires européens, la forte baisse de son taux directeur alimente le sentiment que les banques centrales doivent agir de manière agressive et ne pas laisser leur devises monter," explique Christoph Rieger chez Commerzbank.
Carsten Brzeski, chef économiste d'ING en Allemagne, qualifie pour sa part de "catastrophique" la baisse de 1,5% de la production industrielle, qui renforce le scénario d'une contraction du PIB allemand au deuxième trimestre.
A New York, le rendement des Treasuries à 10 ans perd 9 points de base à 1,65%, au plus bas depuis novembre 2016.
CHANGES
L'euro est stable juste sous 1,12 dollar et l'indice dollar fait aussi du surplace, laissant la vedette au dollar néo-zélandais, en baisse de 1,3% à 0,6435 dollar, et à son voisin australien.
Les mouvements sur ces deux devises, qui ont touché des plus bas depuis respectivement 2016 et 2009, ont suscité des achats refuge du yen, qui avance de 0,5% à 105,96 pour un dollar tout en restant à distance de ses pics de lundi. Le kiwi a touché un plus bas depuis 2012 contre le yen et l'Aussie un creux depuis avril 2009.
Quant au yuan chinois, il perd 0,3% à 7,074 pour un dollar, tout en se maintenant au-dessus de ses plus bas de lundi quand Pékin l'a laissé filer sous le seuil clé de 7,0 qui n'avait plus été enfoncé depuis 2008.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont orientés à la baisse, affectés par les tensions commerciales qui font craindre un ralentissement de la croissance mondiale et de la demande de brut.
Le Brent de mer du Nord cède 0,73% à 58,21 dollars, à son plus bas niveau depuis sept mois. Les prix ont perdu plus de 20% depuis leur pic de 2019 inscrit en avril et la baisse atteint 9% sur la semaine écoulée, après la décision du président Donald Trump d'imposer de nouveaux droits de douane à la Chine à compter du 1er septembre.
Le brut léger américain (WTI) cède pour sa part 1,44% à 52,86 dollars le baril.
MÉTAUX
L'or a atteint mercredi matin un nouveau plus haut de six ans à 1.490,84 dollars l'once, une hausse de 1,1% qui le rapproche du seuil clé des 1.500 dollars, avant de revenir à 1.487,28 (+0,9%) vers la mi-journée.
Aux Etats-Unis, le contrat future sur l'or a franchi le cap des 1.500 dollars pour la première fois depuis 2013. Il conservait un gain de 1% à 1.499,10 vers 10h00 GMT.
(Avec Tommy Wilkes à Londres et Laetitia Volga à Paris, édité par Marc Angrand)