PARIS (Reuters) - Le déficit du budget de l'Etat français s'est établi à 55,1 milliards d'euros à fin mai, en baisse de 11,4 milliards par rapport à la même période il y a un an, selon les données publiées mardi par le ministère de l'Action et des Comptes publics.
Cette nette amélioration par rapport au montant de 66,4 milliards d'euros du déficit constaté à fin mai 2017 résulte "essentiellement des effets calendaires", souligne le ministère dans un communiqué.
Au 31 mai, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) s'établissaient à 164,7 milliards d'euros contre 167,3 milliards un an plus tôt, soit une baisse de 1,5% à périmètre courant (-0,8% à périmètre constant) par rapport à la fin mai 2017.
Cette évolution recouvre une quasi-stabilité des dépenses du budget général (à 143,0 milliards d'euros contre 142,6 milliard à fin mai 2017) et une nette baisse des prélèvements sur recettes.
Ces derniers se sont établis à 21,8 milliards d'euros au 31 mai dernier, en amélioration de trois milliards d'euros par rapport à la même période un an plus tôt, "sous l'effet notamment du remplacement d'une partie de la dotation globale de fonctionnement des collectivités territoriales par le transfert d'une fraction de TVA aux régions depuis le 1er janvier 2018, mais également d’effets
calendaires".
A la même date, les recettes s'élevaient à 132,6 milliards d'euros, contre 127,8 milliards à fin mai 2017, soit une progression de 3,7% à périmètre courant (+3,6% à périmètre constant).
Les seules recettes fiscales nettes sont supérieures de 3,2 milliards d'euros par rapport au 31 mai 2017, en lien avec leur "dynamique naturelle" sous l'effet de la conjoncture économique, mais aussi par "l'évolution des restitutions d'impôts sur les sociétés dont le rythme peut fortement varier d'une année sur l'autre, en fonction du délai de traitement des dossiers par
les services fiscaux", précise le ministère.
De fait, les recettes liées à l'impôt sur les sociétés s'inscrivent en hausse de 45,7% (quel que soit le périmètre considéré), à 8,4 milliards d'euros contre 5,8 milliards un an plus tôt.
Les recettes non fiscales s'inscrivent quant à elles en hausse de 2,1 milliards d'euros par rapport au 31 mai 2017, du fait de l'encaissement du dividende versé par la Banque de France, qui était intervenu en août l'année dernière.
Le solde des comptes spéciaux est déficitaire de 22,9 milliards contre 27,0 milliards à fin mai 2017, une amélioration qui tient pour l'essentiel à "un décalage calendaire sur les avances à l'Agence de services et de paiement pour la gestion des aides communautaires", est-il expliqué dans ce communiqué.
Bercy souligne également que pour les comptes spéciaux, l'exercice 2017 a été marqué par deux opérations exceptionnelles : "la reprise du solde du compte de commerce 'Soutien financier au commerce extérieur' sur le budget général'" à la suite du transfert de la gestion des garanties publiques à l'export de Coface à Bpifrance, ainsi que la recapitalisation des entreprises du secteur de l'énergie (plan pour l'ex-Areva, désormais nommé Orano).
En 2017, le déficit de l'Etat s'est élevé à 67,7 milliards d'euros, après 69,1 milliards en 2016.
Pour 2018, la loi de Finances adoptée fin décembre l'anticipe en hausse, à 85,7 milliards d'euros.
(Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)