Toujours pas de tendance claire pour la monnaie unique européenne sur le marché des changes ce midi, alors que les rumeurs entourant la Grèce fusent en tous sens. A cette heure, l'euro se tasse de 0,19% contre le dollar à 1,1119, mais il s'apprécie entre 0,20 et 0,30% face au yen, au sterling et au franc suisse.
Quelles sont les dernières nouvelles de Grèce ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c'est qu'Athènes n'a pas honoré, hier soir, une échéance de dette de l'ordre de 1,5 milliard d'euros due au Fonds monétaire international (FMI). Techniquement, il ne s'agit pas d'un défaut de paiement, mais d'un arriéré. C'est cependant la première fois qu'un pays industrialisé se trouve dans une telle situation face à l'institution internationale.
La Grèce ne peut plus recevoir d'aide ou de financement de la part du FMI tant que cet 'arriéré' n'est pas réglé. Le FMI a également confirmé qu'Athènes avait demandé un délai (report de 'paiement dû'), qui sera examiné 'en temps voulu' par le conseil d'administration du Fonds, explique-t-on chez Aurel BGC.
De plus, le plan d'aide financier que l'Europe accordait à la Grèce est arrivé à échéance hier soir. A Athènes, des manifestations ont lieu pour et contre le référendum annoncé par le gouvernement d'Alexis Tsipras ce dimanche. Les derniers sondages témoignent d'une opinion très partagée sur ce sujet, l'écart récemment constaté entre les sondages et le résultat du référendum écossais incitant à la prudence.
Ajoutant à la confusion, le Financial Times (FT) fait part ce matin d'une lettre que M. Tsipras aurait envoyé hier soir au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à celui de la BCE Mario Draghi et à Christine Lagarde, directrice générale du FMI. En substance, résume le quotidien britannique, M. Tsipras 'va accepter la plupart des conditions posées par les créanciers de la Grèce le week-end dernier, mais il insiste encore sur quelques points qui pourraient toujours empêcher un accord'.
Ce qui constituerait un revirement relativement au référendum annoncé brusquement par Athènes samedi, sauf à considérer qu'il s'agissait là d'une manière de se donner du poids dans les négociations.
Les inconnues sont encore nombreuses : aujourd'hui, les 25 membres du conseil des gouverneurs de la BCE doivent se réunir pour évoquer la situation du système bancaire grec. Ses membres vont débattre du maintien ou non des prêts d'urgence (ELA) aux banques grecques, rappelle Aurel BGC.
Quoi qu'il en soit, la monnaie unique européenne reste loin du plus bas annuel vers 1,05 dollar touché au printemps, alors même que l'éventualité d'une sortie de la Grèce de la zone euro ne cesse d'augmenter. Ni les tractations interminables avec Athènes, ni le défaut de paiement vis-à-vis du FMI, ni les revirements de situation ne semblent influer franchement sur l'euro. A croire que la sortie de la Grèce de la monnaie unique européenne n'est toujours pas envisagée clairement par les opérateurs financiers.
Notons par ailleurs que le rendement du Bund à dix ans grappille un point de base ce midi à 0,77%. Celui des Treasuries américains de même échéance, qui évolue au gré des anticipations de relèvement de ses taux par la Fed, en gagne près de cinq à 2,40%.
Par ailleurs, Grèce ou pas, les derniers indices PMI signalent une nouvelle accélération de la croissance manufacturière de l'Eurozone en juin. A 52,5 contre 52,2 en mai, l'indice de Markit progresse pour le deuxième mois consécutif, affichant son plus haut niveau depuis avril 2014.
L'Espagne et l'Italie enregistrent de nouveau de fortes expansions, tandis que des tendances positives sont également observées en Allemagne et en France, ce dernier pays affichant un changement de tendance, alors que la Grèce s'enfonce dans la contraction.
Cet après-midi aux Etats-Unis, les opérateurs seront attentifs à l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé, puis à l'indice ISM du secteur manufacturier, aux dépenses de construction et aux stocks hebdomadaires de pétrole.
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