TOKYO (Reuters) - A 83 ans, le PDG du groupe japonais de distribution Seven & i Holdings a démissionné jeudi après le refus du conseil d'administration de remplacer l'un des dirigeants soutenus par un actionnaire activiste américain.
Ce départ constitue une exception au Japon, où les conseils d'administration remettent rarement en cause les décisions de l'équipe dirigeante. Et le cas de Seven & i est d'autant plus marquant que Toshifumi Suzuki, pionnier dans l'archipel du modèle des magasins de proximité ouverts 24 heures sur 24, était en poste depuis près de 40 ans.
Third Point, la société de l'investisseur Daniel Loeb, qui avait déjà pris pour cible ces dernières années Sony (T:6758) et Fanuc (T:6954), dénonce depuis plusieurs semaines les rumeurs prêtant à Suzuki la volonté de nommer son fils à sa succession.
Jeudi, Seven & i a tenté en vain de remplacer Ryuichi Isaka, président du groupe soutenu par Loeb, a-t-on appris de plusieurs sources proches du dossier. Le conseil d'administration a rejeté la proposition de la direction, ont dit ces sources, qui ont requis l'anonymat.
On ignore pour l'instant qui succédera à Suzuki.
Seven & i Holdings possède entre autres la chaîne de magasins de proximité Seven-Eleven Japan, qui réalise régulièrement près de 70% des profits de l'ensemble du groupe.
Third Point n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
A la Bourse de Tokyo, l'action Seven & i a perdu jusqu'à 8,6% en séance jeudi mais a regagné du terrain après les premières informations sur le départ de Suzuki, pour terminer en repli de 1,6%. Le groupe est valorisé un peu moins de 4.000 milliards de yens (32,4 milliards d'euros).
(Taiga Uranaka et Ritsuko Shimizu; Marc Angrand pour le service français)