Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a mis lundi la pression sur le gouvernement britannique pour progresser dans les négociations sur le Brexit avant le sommet européen de juin et espérer finaliser l'accord entre le Royaume-Uni et les 27 à l'automne.
"Il reste deux sessions de négociations entre maintenant et le mois de juin et personne ne doit sous-estimer le rendez-vous clé du mois de juin", a asséné M. Barnier lors d'une conférence à Bruxelles sur l'avenir de la politique de défense et de sécurité après le Brexit.
"Je le dit souvent, l'heure tourne", a-t-il répété une nouvelle fois. "Je rappelle à tout le monde que la date du retrait a été choisie par le Royaume-Uni lui-même", a-t-il ajouté.
Le retrait officiel du Royaume-Uni de l'UE est prévu le 29 mars 2019, dans moins d'un an. Les 27 souhaitent conclure les négociations d'ici octobre-novembre afin de permettre aux Parlements, européens et britannique, ainsi qu'au Conseil européen (les 27 Etats membres restant), de ratifier le traité final.
Le Français, qui négocie au nom des 27, a reconnu que seulement de "petits progrès" ont été réalisés depuis l'accord en mars sur une période de transition de 20 mois, qui a fait suite à l'accord préliminaire en décembre sur les conditions du divorce.
Il reste "deux points clés pour lesquels il y a un risque d'échec", a souligné Michel Barnier: la "gouvernance" de l'accord de retrait (le Royaume-Uni refuse de se soumettre à la juridiction de la Cour de justice de l'UE pour arbitrer d'éventuels contentieux qui découleraient de l'accord de retrait) et le problème de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du nord.
"Il doit y avoir dans le cadre de l'accord de retrait des solutions opérationnelles pour l'Irlande et l'Irlande du nord", a martelé M. Barnier.
Lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion entre les 27 pays restants sur l'état des négociations un peu plus tôt lundi, la présidence bulgare a également souligné que les solutions avancées pour l'instant par Londres n'étaient pas satisfaisantes.
"Ce que le Royaume-Uni propose n'est pas synonyme d'absence de frontière dure, c'est synonyme de frontière dure", a résumé la ministre bulgare, Ekaterina Zaharieva, ajoutant que "les deux camps essaient très fort de trouver des solutions à ce problème compliqué".
"Nous sommes impatients de voir un engagement plus intensif de la part du Royaume-Uni dans les semaines à venir", a déclaré Mme Zaharieva.