Waymo (Groupe Alphabet/Google) et Lyft, le service de location de voitures avec chauffeur, vont coopérer dans le secteur des voitures autonomes, s'attaquant de front à Uber, l'acteur actuellement dominant du secteur, a indiqué Waymo dimanche.
"Nous sommes heureux de pouvoir travailler avec Lyft pour développer de nouveaux véhicules autonomes qui rendront nos routes plus sûres et les transports plus accessibles. La vision et l'engagement de Lyft pour améliorer les transports urbains aideront les technologies de Waymo a profiter à davantage de gens dans davantage d'endroits", a indiqué Waymo dans un communiqué.
La conjugaison des services de location de voitures pour des trajets courts tels que proposés par Uber et Lyft et des voitures autonomes est présentée comme l'un des moyens de réduire la congestion automobile dans les centres urbains.
Lyft propose un service de réservation de voiture avec chauffeur très similaire à celui d'Uber, mais il a acquis et cultive une image d'acteur plus responsable socialement, grâce à laquelle il espère se faire une place face au géant de ce secteur. Lyft a notamment déjà un partenariat avec General Motors (NYSE:GM) qui a investi plus de 500 millions de dollars dans cette société non cotée en Bourse.
Waymo est la filiale d'Alphabet (la maison mère de Google (NASDAQ:GOOGL)) pour les voitures autonomes. Elle est actuellement en conflit avec Uber contre lequel elle a déposé plainte en février dernier accusant un de ses anciens responsables, Anthony Levandowski, d'avoir dérobé des secrets commerciaux quand il avait fondé sa propre entreprise, Otto, ensuite rachetée par Uber.
Un juge de San Francisco, qui instruit cette plainte au civil, a demandé jeudi dernier l'ouverture d'une enquête au pénal pour faire la lumière sur les accusations de vol de technologies portées par Waymo.
Celles-ci sont liées aux Lidar, dans lesquels Waymo affirme dans sa plainte avoir investi "des dizaines de millions de dollars et des dizaines de milliers d'heures d'ingénierie". Il s'agit de capteurs laser permettant à un véhicule de détecter les voitures, piétons ou autres obstacles autour de lui.
Waymo disait en particulier avoir des preuves qu'Anthony Levandowski, qui avait travaillé jusque début 2016 sur la Google Car avant de cofonder Otto, avait illégalement téléchargé plus de 14.000 dossiers confidentiels avant son départ.
Uber avait rétrogradé fin avril M. Levandowski pour l'écarter des travaux sur les Lidar tant que le conflit avec Waymo n'a pas trouvé d'issue.