La banque néerlandaise ING (AS:INGA) fait l'objet d'une enquête pénale aux Pays-Bas concernant "du blanchiment d'argent et des pratiques de corruption", ont confirmé mercredi à l'AFP les représentants de la banque et le parquet néerlandais.
Le service fiscal d'information et d'enquête "FIOD mène, sous la direction du ministère public néerlandais, une enquête pénale envers ING Bank N.V.", a indiqué Marieke van der Molen, un porte-parole du parquet.
"La banque est suspectée de ne pas avoir signalé, ou pas signalé à temps, des transactions inhabituelles", notamment des paiements inhabituels de la part du géant russe des télécoms VimpelCom (NASDAQ:VIP) à l'entreprise d'un fonctionnaire du gouvernement ouzbek, a-t-il ajouté.
L'enquête porte donc sur le rôle qu'aurait joué le groupe néerlandais dans le paiement de ces potentiels pots-de-vin, selon le quotidien économique néerlandais de référence Het Financieele Dagblad.
ING "n'aurait ensuite pas ou insuffisamment fait d'enquête sur ses clients, ce qui est obligatoire selon la WWFT", la loi contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et aurait ainsi pu se rendre coupable de corruption internationale et de blanchiment d'argent, selon le ministère public, qui précise que l'enquête suit son cours.
"Comme déclaré dans notre rapport annuel", a dit pour sa part mercredi à l'AFP Raymond Vermeulen, porte-parole d'ING, "ces investigations portent sur la conformité avec divers prérequis en lien avec l'approche des clients, le filtrage des transactions et le signalement d'activités suspectes, tout cela pour prévenir la facilitation de blanchiment d'argent et de pratiques de corruption".
"Etant donné que la question fait l'objet d'une enquête, nous ne pouvons faire de commentaires, sauf signaler que nous collaborons aux investigations" en cours, a ajouté M. Vermeulen.
Les autorités américaines ont également demandé des informations concernant des éléments en lien avec l'enquête néerlandaise, a précisé ING dans son rapport annuel publié la semaine dernière.
La banque assure ne pas pouvoir "déterminer pour le moment comment ces enquêtes et demandes peuvent être résolues ou leur évolution dans le temps, ni estimer de manière fiable le timing possible, l'ampleur ou les montants de toute amende éventuelle, sanction et/ou autre issue" de l'enquête.
En 2012, après un accord avec le gouvernement américain, ING a dû verser la somme de 619 millions de dollars dans le cadre d'un contentieux sur la violation de sanctions économiques.
La banque avait, entre 2002 et 2007, manipulé ou détruit des informations sur plus de 1,6 milliard de dollars de transactions que d'autres banques implantées aux Etats-Unis ont menées sans le savoir avec Cuba principalement, mais aussi l'Iran, le Soudan et la Libye.