Wall Street a clôturé en hausse mardi à New York, interprétant des propos pessimistes du président de la banque centrale américaine (Fed) comme le signe d'une action imminente de l'institution pour relancer l'économie: le Dow Jones a gagné 0,62% et le Nasdaq 0,45%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 78,33 points à 12.805,54 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 13,10 points à 2.910,04 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a avancé de 0,74% (+10,03 points) à 1.363,67 points.
Les grands indices de Wall Street, qui ont piqué du nez lorsque le président de la Fed, Ben Bernanke, a reconnu que la croissance économique du pays s'était encore affaiblie au printemps et que les perspectives d'amélioration sur le front de l'emploi étaient moroses, sont ensuite repassés en territoire positif.
Ben Bernanke "s'est, semble-t-il, montré disposé à évoquer de nouvelles mesures de relance (...) et son ton était globalement constructif", a commenté Chris Low, de FTN Financial. "Or les places boursières apprécient ce type de discours".
"Et s'il n'a jamais dit que la Fed allait procéder à une nouvelle ronde d'assouplissement monétaire, il semblait ouvert à cette idée", a-t-il ajouté.
Bien qu'il n'ait pas donné de nouvelle indication sur l'évolution de la politique monétaire américaine, le patron de la Fed a estimé que la reprise économique du pays continuait "d'être entravée par un certain nombre de vents contraires" qui devraient s'affaiblir avec le temps et que "la baisse du chômage pourrait être désespérément lente".
"Le marché espérait que (Ben Bernanke) établirait un calendrier pour une mise en place d'une nouvelle phase d'assouplissement monétaire, ce qui n'est pas arrivé", a noté de son côté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
Côté indicateurs, les investisseurs ont bien accueilli les annonces d'une légère hausse de la production industrielle aux Etats-Unis en juin et d'une stabilité des prix, en dépit d'une nouvelle baisse des coûts de l'énergie.
Le groupe internet Yahoo! (-0,29% à 15,60 dollars), en panne de stratégie et de croissance depuis quatre ans, a annoncé lundi l'embauche d'une star de son concurrent Google, Marissa Mayer, au poste de directrice générale. Il publiait ses résultats après la clôture.
Le fait que ce groupe ait eu à sa tête "trois directeurs généraux en moins d'un an n'inspire que modérément confiance au marché, en dépit d'une embauche de poids", a commenté l'analyste Herman Leung, de Susquehanna Financial Group.
Côté résultats, les investisseurs ont accueilli avec optimisme les bilans des entreprises qui, comme la banque Goldman Sachs et le géant des boissons sans alcool Coca-Cola, ont affiché "des performances meilleures qu'attendu", ont noté les experts de Wells Fargo.
Coca-Cola a progressé de 1,58% à 77,69 dollars. Il a annoncé mardi avoir dégagé un bénéfice net stable au deuxième trimestre, légèrement meilleur qu'attendu par les analystes.
De même, la banque Goldman Sachs, dont les résultats mitigés ont malgré tout dépassé les attentes de Wall Street, est monté de 0,31% à 97,98 dollars.
Les autre banques ont fini en hausse: Citigroup (+2,13% à 27,38 dollars), Bank of America (+1,41% à 7,92 dollars), Morgan Stanley (+0,63% à 14,34 dollars), mais JPMorgan Chase a cédé 0,28% à 34,99 dollars.
En revanche, le géant de la pharmacie et de l'hygiène Johnson & Johnson, qui a vu son bénéfice net chuter de 49% au deuxième trimestre et a abaissé ses prévisions annuelles, est monté de 0,80% à 69,00 dollars.
Le premier constructeur automobile General Motors (GM), qui devrait perdre encore des sommes "substantielles" cette année en Europe, selon la presse américaine, s'est apprécié de 1,14% à 19,60 dollars.
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 1,501% contre 1,464% lundi et celui à 30 ans à 2,595% contre 2,556%.