Investing.com – Le CAC 40 s’affiche en forte baisse de près de 2% vers 6460 points ce lundi matin, la victoire d'Emmanuel Macron pour un second mandat à la présidence française n’ayant offert qu’un léger soulagement dans un contexte d’inquiétudes sur un ralentissement de la croissance mondiale et un fort resserrement de la politique monétaire.
Selon les projections, Macron a remporté l'élection présidentielle française dimanche dernier, battant confortablement sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen. Cela apportera aux marchés un certain degré de stabilité dans la deuxième plus grande économie de la zone euro ainsi qu'une réassurance quant à l'engagement de la France envers une Europe intégrée.
Cela dit, le CAC 40 est peu soutenu par cette issue, car ce résultat était largement attendu et les investisseurs restent préoccupés par la question de savoir si l'économie mondiale peut résister au virage de plus en plus faucon d'un certain nombre de banques centrales clés, en particulier la Réserve fédérale, au ralentissement de la croissance chinoise dû aux blocages du COVID ainsi qu'à l'impact de la guerre en cours entre la Russie et l'Ukraine.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré la semaine dernière qu'une hausse des taux d'intérêt d'un demi-point "sera sur la table" lorsque la banque centrale se réunira début mai, ce qui suggère une trajectoire plus faucon que celle prévue lors de la réunion de mars de la banque centrale.
La BCE envoie également des signaux de resserrement plus forts, ce qui pèse aussi sur le CAC 40, alors que le vice-président Luis de Guindos a reconnu la semaine dernière la possibilité d'une hausse des taux en juillet, qui pourrait être la première de la banque en 12 ans.
Les inquiétudes concernant les perspectives de croissance de la Chine, deuxième économie mondiale, qui lutte contre sa plus importante épidémie de COVID-19 depuis la première flambée, pèsent également sur le CAC 40 et le sentiment boursier en général.
Shanghai, le centre financier de la Chine, a signalé près de 20 000 nouveaux cas dimanche, ce qui suggère que les mesures de confinement strictes mises en place depuis plusieurs semaines n'ont qu'un impact limité. En outre, des dizaines d'infections ont été découvertes à Pékin, la capitale du pays, au cours du week-end.
Pendant ce temps, la guerre en Ukraine entre dans son troisième mois, ajoutant à l'état général d'incertitude, en particulier en Europe. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le secrétaire à la défense Lloyd Austin doivent s'entretenir lundi à Kiev.
Du point de vue du calendrier, on notera que la principale publication économique susceptible d’influencer le CAC 40 ce lundi sera la dernière enquête Ifo sur le climat des affaires en Allemagne, qui devrait montrer une légère détérioration du sentiment selon les prévisions du consensus.
Enfin, en ce qui concerne les seuils importants, le retour du CAC 40 sous le seuil clé de 6500 points constitue un signal baissier en vue du prochain soutien potentiel, le creux du 12 avril à 6425 points.
Basé sur un article de Peter Nurse