par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes, qui ont enregistré cinq séances d'affilée dans le rouge liées aux inquiétudes sur l'inflation et les taux d'intérêt, sont attendues en hausse vendredi à l'ouverture dans le sillage du rebond la veille du Dow Jones et du S&P-500 et avant la publication du rapport mensuel du département américain du Travail sur l'emploi, le chômage et les salaires.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 1,3% pour le Dax à Francfort, de 0,69% pour le FTSE 100 à Londres et de 1,19% pour l'EuroStoxx 50.
La tendance devrait cependant rester prudente avant la publication du rapport sur l'emploi américain à 12h00 GMT. Les investisseurs sont à la quête de signes pouvant amener la Réserve fédérale américaine (Fed) à infléchir sa stratégie depuis que son président, Jerome Powell, a prévenu la semaine dernière que la hausse des taux d'intérêt serait durable face à une inflation record.
Le consensus Reuters prévoit 300.000 créations d'emplois en août après 528.000 le mois précédent, un taux de chômage inchangé à 3,5% et un ralentissement de l'augmentation du salaire moyen à 0,4% après +0,5% en juillet.
"Les dernières données confirment que le marché du travail reste vigoureux (...) même avec 200.000 à 250.000 emplois, c'est toujours un marché du travail très solide pour faire baisser l'inflation et cela indique tout simplement que la Fed a encore du travail", commente Ronald Temple, responsable actions américaines chez Lazard Asset Management.
Les marchés évaluent désormais à 75% la probabilité d'une troisième hausse consécutive des taux de la Fed de 75 points de base ce mois-ci contre une probabilité de 69% la veille. Ils pensent aussi que ceux-ci pourraient culminer à 3,977% d'ici mars 2023.
En Europe, les marchés ont également révisé à la hausse les anticipations de relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine prochaine, tablant avec une probabilité de près de 80% sur une hausse du coût du crédit de trois quarts de point, alors que les dernières données sur l'activité manufacturière dans la région ont montré une nouvelle contraction en août, signe d'un risque accru de récession.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi dans l'attente de la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis.
L'indice Dow Jones a pris 0,46% à 31.656,42 points, le S&P-500, plus large, a avancé de 0,30% à 3.966,85 points, tandis que le Nasdaq Composite a reculé de 0,26% à 11.785,13 points.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei perd 0,1% à moins d'une heure de la clôture.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai prend 0,28%, tandis que le CSI 300 cède 0,22%.
CHANGES
Le dollar, qui a inscrit jeudi un nouveau plus haut de 20 ans face à un panier de devises de référence est quasiment stable vendredi (-0,073%).
Il continue cependant de progresser face au yen à 140,34 (+0,1%) après avoir touché la veille un pic de 24 ans.
L'euro, en hausse de 0,23% à 0,9967 dollar, se traite toujours sous la parité avec la monnaie américaine.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans recule légèrement, de 1,5 point, à 3,506% après être monté à un sommet de 15 ans à 3,551% et celui à dix ans s'affiche à 3,257% après avoir clôturé à 3,265%.
Les rendements obligataires en Europe ont fini en hausse jeudi, profitant de la révision des anticipations de relèvement des taux de la BCE la semaine prochaine: celui du Bund allemand à dix ans a gagné plus de trois points de base à 1,56%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers repartent à la hausse vendredi mais pourraient enregistrer sur l'ensemble de la semaine leur plus forte baisse hebdomadaire en quatre semaines. Ils ont chuté d'environ 3% jeudi en raison de nouvelles restrictions sanitaires en Chine et de craintes d'une dégradation de la conjoncture mondiale.
Le Brent avance de 1,94% à 94,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2% à 88,34 dollars le baril.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard)