L'enlisement de la crise de la dette souveraine en Europe entraîne un ralentissement de l'activité à Wall Street qui pourrait se traduire par la perte de quelque 10.000 emplois d'ici fin 2012, a indiqué mardi un rapport de la cour des comptes de l'Etat de New York.
"L'incertitude économique" engendrée par la situation dans la zone euro, "une économie locale léthargique" et "des marchés boursiers volatils" figurent parmi les principaux facteurs responsables de la révision à la baisse des prévisions salariales pour la place new-yorkaise en 2011, souligne dans son rapport annuel le contrôleur de cet Etat de la côte Est américaine, Thomas DiNapoli.
Selon les estimations du bureau de M. DiNapoli, un emploi sur huit à New York est lié à la finance, qui représente 7% des recettes fiscales de la ville.
"L'activité financière a connu un début d'année soutenu mais les perspectives ont été considérablement revues à la baisse pour la deuxième partie de l'année", a écrit M. DiNapoli.
Cela devrait entraîner un manque à gagner de 18 milliards de dollars cette année, soit un recul d'un tiers sur l'année par rapport à 2010, avance le document.
Entre janvier et avril, 9.900 emplois avaient été créés, mais quelque 4.100 ont été perdus en août, souligne le bureau de la cour des comptes de l'Etat de New York, qui estime que les licenciements "devraient se poursuivre".
Ainsi, les services de M. DiNapoli prévoient que 10.000 autres emplois pourraient être supprimés "d'ici la fin de 2012".
Ce document, publié plus de trois semaines après le début du mouvement "Occupy Wall Street" (qui dénonce les excès du monde financier), remarque par ailleurs que "la disparité entre les salaires moyens dans la finance et dans le reste du secteur privé (...) s'est accrue en 2010".
Le salaire moyen à Wall Street a ainsi progressé de 16,1% l'année dernière, pour atteindre 361.330 dollars, "5,5 fois plus que le salaire moyen dans le secteur privé", souligne le document.