BRUXELLES (Reuters) - L'Eurogroupe, au terme de deux jours de réunion, a soumis aux dirigeants de la zone euro un document qui évoque l'ouverture possible de négociations sous conditions pour un nouveau plan d'aide à la Grèce d'un montant de 82 à 86 milliards d'euros.
Le texte que Reuters a pu consulter énumère une longue liste de conditions - apparemment déjà acceptées, pour la plupart, par la Grèce - pour le déblocage de cette aide.
Sur le montant total, sept milliards seraient versés avant le 20 juillet et 20,5 milliards avant la mi-août pour permettre aux pays de faire face à des échéances immédiates de prêts dus à la Banque centrale européenne et à ses autres créanciers.
Fin juin, la Grèce a fait défaut sur un prêt de 1,6 milliard d'euros dû au Fonds monétaire international. Le 20 juillet, il doit rembourser 3,5 milliards d'euros à la BCE.
Le programme d'aide, assuré par le Mécanisme européen de stabilité avec implication du Fonds monétaire international, comprendrait 10 à 25 milliards d'euros pour recapitaliser les banques grecques, dont 10 milliards seraient disponibles immédiatement afin de permettre une réouverture des guichets, fermés depuis fin juin.
Parmi les conditions figure l'adoption par le Parlement grec, d'ici le 15 juillet, d'une série de réformes sur la fiscalité et les retraites. Les députés grecs avaient déjà apporté samedi leur soutien aux réformes proposées par le Premier ministre Alexis Tsipras.
En cas de désaccord, un passage d'inspiration allemande mais entre crochets, et donc non accepté par l'Eurogroupe, envisage "qu'il soit proposé à la Grèce des négociations rapides sur une sortie temporaire de la zone euro, avec une possible restructuration de la dette".
Cette formulation fait écho à un document présenté samedi à l'Eurogroupe par Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances.
Depuis 2010, la Grèce a bénéficié de deux plans de sauvetage de la part de la zone euro et du FMI, d'un montant de 240 milliards d'euros, mais les politiques d'austérité menées en échange de ces financements ont contribué à faire chuter le produit intérieur brut (PIB) d'un quart depuis le début de la crise tandis que le taux de chômage a grimpé à 25% de la population active.
(Julien Ponthus et Alastair Macdonald, Véronique Tison pour le service français)