PARIS (Reuters) - Casino a révisé à la hausse jeudi ses objectifs annuels après une forte progression de son résultat opérationnel au premier semestre, porté par un redressement de ses marges au Brésil et une accélération de ses performances en France.
Ces nouveaux objectifs n'ont toutefois pas convaincu les investisseurs qui les ont jugés trop prudents.
"Compte tenu de la vigueur du 1er semestre, ces prévisions semblent conservatrices", observent les analystes de Bernstein dans une note de recherche.
A 12h08, le titre Casino cède ainsi 5,96% à 51,72 euros alors que le SBF 120 est quasiment stable (-0,06%).
Le titre affiche néanmoins l'une des meilleures performances du secteur européen depuis le début de l'année (+14,3%), surperformant nettement son grand concurrent français Carrefour (PA:CARR) (-9,5%).
Le distributeur a vu son résultat opérationnel courant (ROC) grimper de 65,6% à 466 millions d'euros et de 46% à taux de changes constants, après une accélération de sa croissance organique au deuxième trimestre, marquée par la poursuite d'une solide progression au Brésil et par une amélioration en France.
Le groupe avait dit s'attendre, lors de la publication de son chiffre d'affaires semestriel, à une hausse de 20% de son résultat opérationnel, avec un chiffre dépassant les 115 millions en France en incluant les plus-values tirées de ses opérations immobilières.
En France, le résultat opérationnel a finalement progressé de 43% à 121 millions d'euros et la marge de 39 points de base, avec une forte hausse du résultat de la distribution pure (83 millions d'euros contre 36 millions un an auparavant) et une baisse des plus-values liées aux opérations de promotion immobilière.
En Amérique latine, le ROC grimpe de 50% à taux de changes constants à 364 millions d'euros.
Fort de ces chiffres, le groupe a relevé ses prévisions pour 2017, tablant sur une progression d'au moins 20% de son résultat opérationnel courant à taux constants, une croissance de plus de 15% de son ROC en France - dans l'alimentaire seulement - avec une contribution de l'ordre de 60 millions d'euros de ses activités de promotion immobilière.
Mis sous pression par le fonds Muddy Waters fin 2015 pour manque de transparence, pile de dettes et ingénierie financière masquant la baisse de ses performances, et dégradé par l'agence S&P en catégorie spéculative en mars 2016, Casino s'est profondément transformé en 2016 pour regagner la confiance des investisseurs.
Il a vendu ses filiales au Vietnam et en Thaïlande pour se désendetter, a soldé l'échec boursier de Cnova aux Etats-Unis et engagé la vente du brésilien Via Varejo et de ses actifs d'e-commerce, foyer de pertes plombé par la crise.
Au 30 juin, la dette nette totalisait 5,59 milliards d'euros, contre 6,34 milliards un an plus tôt.
(Pascale Denis, avec Sudip Kar-Gupta, édité par Jean-Michel Bélot)