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Technologies: la "French Tech" à Tokyo, une aventure semée d'embûches

Publié le 05/10/2015 15:40
Mis à jour le 05/10/2015 18:17
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron le 5 octobre 2015 à Tokyo (Photo TORU YAMANAKA. AFP)

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron le 5 octobre 2015 à Tokyo (Photo TORU YAMANAKA. AFP)

Envie de tenter sa chance à Tokyo? Barrière linguistique, décalage culturel, mentalité peu favorable aux start-up: le Japon n'est pas un pays facile à apprivoiser pour les entrepreneurs français du secteur technologique.

Le lancement lundi par le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron du troisième "French Tech Hub mondial", après New York et Tel-Aviv, vise précisément à favoriser le développement de ces jeunes pousses dans l'archipel.

Selon le décompte officiel, on recense une cinquantaine d'entrepreneurs français établis au Japon dans les technologies, de la robotique à la biotech. A ce chiffre, il faut ajouter "une centaine de sociétés représentées ou implantées localement" mais enregistrées dans l'Hexagone.

"La France est sous-représentée par rapport à nos voisins européens", constate Jean-Dominique François qui pilote le projet. Le Japon, pourtant terre d'innovation, "n'est jamais dans le plan stratégique des entreprises technologiques françaises. Elles veulent aller aux Etats-Unis, point à la ligne".

"Dans 95% des cas, ce sont les Japonais qui les contactent et là ça démarre mal car souvent il s'agit d'un agent dont le fonds de commerce est d'aller récupérer pour ses clients des outils à l'étranger" dans "une approche opportuniste", sans permetttre à l'entreprise de se développer au Japon.

En jetant des ponts entre ceux qui sont déjà installés et nouveaux venus, "le Hub a vocation à casser cette routine" néfaste et à agir comme un "décodeur" des méthodes de travail japonaises, explique M. François.

- 'Lire entre les lignes' -

A écouter les anciens, se faire une place dans l'archipel exige de "lire entre les lignes".

D'où la règle numéro un: être présent au Japon, marché de proximité qui ne s'accommode pas de visites en coup de vent ou de visio-conférences depuis Paris.

"Il faut connaître la culture, la façon dont les gens pensent et redéfinir son projet en fonction", insiste Guillaume Hansali, qui a fondé en 2008 à Tokyo une entreprise de développement de jeux vidéo pour smartphones, Wizcorp, récemment passée sous la coupe du groupe français Ankama.

Dans ce processus d'immersion, l'idéal est de trouver "des personnes de confiance", des relais capables de décrypter les non-dits nippons, souligne ce jeune homme de 32 ans, relevant la complexité de la langue japonaise.

Frédéric Nouel, autre entrepreneur basé au Japon, s'est ainsi associé avec un Japonais pour créer en 2011 3rdKind, dédié à l'adaptation et à la promotion de jeux dénichés à l'étranger. "J'avais bien compris que tout seul je ne pourrai pas passer outre la barrière culturelle. Il me fallait +un sésame+ qui puisse m'ouvrir les portes", raconte-t-il.

Au pays des salarymen, "il n'est pas vraiment conseillé de créer sa boîte, il est préférable d'entrer dans une société reconnue et de progresser dans la hiérarchie", ajoute M. Nouel, même si l'écosystème japonais est en train d'évoluer.

- 'Ne pas être pressé' -

Finalement, après des mois difficiles, 3rdKind a attiré l'attention de l'opérateur de télécoms japonais KDDI qui a accepté d'investir dans la société.

"Contrairement à la France où les aides sont nombreuses, au Japon c'est un peu le désert", mais les investisseurs privés y sont plus audacieux que dans l'Hexagone, si bien que la pépite française Aldebaran, inventeur des robots humanoïdes Pepper et Nao, a été avalée par le géant des télécoms SoftBank.

D'autres start-up opèrent depuis la France, comme la société lyonnaise Cityzen Sciences, mais "une personne est présente en permanence au Japon, c'est un élément prépondérant pour réussir", renchérit le président Jean-Luc Errant.

Lui-même se rend dans l'archipel "au moins une fois par mois". "Faut pas être pressé, faut pas être pressant, faut pas être impatient", résume M. Errant, rappelant avoir mis plusieurs années avant d'arriver à un quelconque succès commercial" avec ses textiles "connectés".

Autre frein, la difficulté de trouver des ingénieurs développeurs compétents. "Le Japon n'est pas une référence au niveau logiciels", déplore M. Hansali qui part chercher ses talents à l'étranger. "Malgré ces galères", il salue l'environnement de travail nippon. "Tout est simple et fait pour que les gens puissent travailler", des transports aux formules déjeuner à prix imbattable.

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