PARIS (Reuters) - Manuel Valls et Claude Bartolone ont lancé jeudi soir un ultime appel à aller voter dimanche, pour le premier tour des élections régionales, afin d'apporter une réponse "démocratique" aux attentats du 13 novembre.
Devant quelque 2.500 personnes, selon les organisateurs, réunies Halle Carpentier, à Paris, le Premier ministre a invité à résister à la "supercherie" du Front national et à construire une "France fraternelle".
"Votons ! Mobilisons-nous. Debouts ! Parce que nous sommes debouts, parce que nous sommes la République et la France", a-t-il lancé au terme d'un discours construit autour de la devise de la République : liberté, égalité, fraternité.
Candidat socialiste à la présidence de la région Ile-de-France, Claude Bartolone a fait applaudir François Hollande et huer le président des Républicains, Nicolas Sarkozy.
"Réveille-toi peuple de gauche", a-t-il demandé. "Voter c'est résister (...) Ne pas aller voter, c'est faire un cadeau à la droite, un cadeau à sens unique, car elle ne vous le rendra jamais."
Pour ce dernier meeting de campagne, on pouvait reconnaître dans l'assistance les ministres Najat-Vallaud Belkacem, Myriam el Khomry, Fleur Pellerin, Jean-Marie Le Guen, la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
"DANS UN MOUCHOIR DE POCHE"
Ces élections régionales, "c'est la plus noble des réponses que la démocratie peut faire à la barbarie et aux ennemis de la République", a dit Manuel Valls, trois semaines après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
"Ces rendez-vous n'ont jamais été aussi importants", a-t-il dit, invitant à "résister et dénoncer la supercherie que ceux qui divisent. Il faut l'expliquer et convaincre nos compatriotes qui peuvent être tentés par ce vote."
En réponse aux peurs ravivées par les attentats, Manuel Valls a demandé de lutter contre "ce préjugé très grave" qui consisterait à considérer que "parce que l'on est de confession musulmane, alors on serait par essence un terroriste potentiel."
"Une minorité idéologisée, une minorité embrigadée (...) gangrénée par cette idéologie totalitaire qu'est l'islamisme radical, dérivé du salafisme : voilà ce que nous devons combattre", a-t-il dit.
Selon les derniers sondages, la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, arriverait nettement en tête au premier tour, reléguant Claude Bartolone au coude-à-coude avec le candidat du Front national, Wallerand de Saint-Just.
"Cela se jouera dans un mouchoir de poche", a concédé devant quelques journalistes le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen.
"Les gens sont dans la gravité, moins dans le reproche", a souligné pour sa part l'ancien ministre Benoît Hamon. "On peut avoir une dynamique de rassemblement entre les deux tours."
(Elizabeth Pineau, édité par Marine Pennetier)