PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont fini mercredi en baisse dans un climat d'aversion au risque à la veille d'un jeudi riche en actualité politique et économique.
Le pétrole a pesé sur la tendance, les cours perdant plus de 4% après l'annonce d'une forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
La crainte que la crise diplomatique entre le Qatar et certains pays du Golfe ne compromette les accords sur une réduction de la production tire également les cours du baril vers le bas. Le secteur européen du pétrole et du gaz a cédé 0,69%.
Le compartiment bancaire a en revanche soutenu les indices, le soulagement apporté par le sauvetage de la banque espagnole Banco Popular (MC:POP) permettant à l'indice des banques de gagner 0,72%, la plus forte progression sectorielle en Europe.
A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,07% (3,69 points) à 5.265,53 points et, à Francfort, le Dax a cédé 0,14%.
A Londres, le FTSE a effacé ses gains de la matinée pour reculer de 0,62%, le renforcement de la livre sterling face à l'euro, ayant pesé sur les valeurs exportatrices britanniques.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro a abandonné 0,15%, le FTSEurofirst 300 0,04% et le Stoxx 600 0,06%.
Wall Street évolue sans tendance claire à l'heure de la clôture en Europe, la prudence étant de mise à la veille d'une journée que les analystes ont baptisée "Super Thursday".
Les Britanniques votent jeudi pour des élections législatives anticipées. Le même jour, la Banque centrale européenne (BCE) rendra son verdict de politique monétaire et l'ancien directeur du FBI, James Comey, devrait témoigner devant le Congrès américain.
"C'est le calme avant la tempête", commente Scott Brown, économiste de Raymond James. "Nous avons une semaine peu chargée en indicateurs économiques et il y a un sentiment général de malaise en ce moment".
Du côté des valeurs individuelles en Europe, Santander a fini en baisse modérée à Madrid (-0,88%) à la suite de l'annonce du rachat de Banco Popular, dont le titre disparaît de la cote.
Santander a annoncé qu'elle allait racheter sa compatriote en grande difficulté pour un euro symbolique et qu'elle procéderait à une augmentation de capital de l'ordre de sept milliards d'euros afin de couvrir les provisions et le capital nécessaires au redressement de cette dernière.
Le soulagement apporté par le sauvetage de Banco Popular a porté l'ensemble du secteur bancaire en Europe, notamment à Paris où BNP Paribas (PA:BNPP), Société générale et Crédit agricole affichent des gains de 1,6% à 2%, dans le peloton de tête du CAC 40.
Tout en haut de l'indice parisien, Vivendi (PA:VIV) a gagné 2,16% après avoir conclu un accord avec le groupe Bolloré (+1,26%) visant à racheter sa participation d'environ 60% dans le groupe publicitaire Havas (PA:HAVA) (+0,38%)
Les groupes allemands des services aux collectivités se sont également mis en valeur après le rejet par la Cour constitutionnelle de la taxe sur le combustible nucléaire. RWE (DE:RWEG) et E.ON (DE:EONGn) ont bondi respectivement de 5,51% et 5,23%.
Sur le marché des changes, l'euro perd 0,36% face au billet vert, autour de 1,1233 dollar, après des informations suggérant que la BCE pourrait annoncer jeudi qu'elle révise à la baisse ses prévisions d'inflation.
Sur le marché obligataire, l'écart de rendement entre les emprunts d'Etat à 10 ans de l'Italie et de l'Espagne s'est élargi pour s'approcher de son pic atteint lors de la crise de la dette de 2011-2012 dans la zone euro, ce qui souligne la vulnérabilité du marché obligataire souverain italien.
L'Italie et l'Espagne sont souvent comparées sur le marché de la dette et l'écart de rendement entre leurs emprunts est un baromètre du risque dans l'union monétaire.
(Patrick Vignal, édité par Véronique Tison)