PARIS (Reuters) - François Fillon, qui s'est dit convaincu jeudi soir de battre "tous les scénarios écrits d'avance", s'en est pris au "socialisme masqué" d'Emmanuel Macron, le favori actuel des sondages qu'il a qualifié de "golden boy".
Le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle était à Besançon (Doubs) pour relancer une campagne stoppée net par ses ennuis judiciaires et les projets avortés de le remplacer par un nouveau prétendant dans son camp.
"Vous le verrez, avec vous, je battrai tous les scénarios que certains prétendent écrits d’avance", a-t-il lancé lors d'une réunion publique en présence de 3.000 personnes, selon son équipe.
"Vous verrez que le peuple français est, dans ses profondeurs, à nos côtés. Il rejettera l’immobilisme des socialistes, il repoussera les zigzags du macronisme, il écartera la faillite des extrémistes", a-t-il ajouté.
François Fillon a concentré ses attaques sur le candidat d'"En Marche!", désormais en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle dans deux enquêtes.
"Il y a l’option du socialisme masqué que nous propose Emmanuel Macron. De moins en moins masqué puisque beaucoup de ses anciens camarades le rejoignent. S’ils le rejoignent, c’est qu’ils sont à l’aise avec lui et s’ils le sont, c’est qu’ils se retrouvent dans son projet", a raillé le candidat de la droite.
"Ce projet aurait pu être écrit par François Hollande. Il n’y a là rien de surprenant puisque Macron a largement écrit celui de Hollande. Les sujets qui nécessitent du courage et une colonne vertébrale, sont soigneusement mis sous le tapis", a-t-il poursuivi.
"Macron a les allures d’un golden boy rêvant d’une France hors sol. (...) Je discerne dans le projet d’Emmanuel Macron le souhait d’une société d’individus et non plus de citoyens, une société plastique, une société liquide", a-t-il lancé.
A Talence (Gironde), où il tenait une réunion publique, l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande a fait l'éloge d'Alain Juppé, présenté un temps comme un recours à droite. Le maire de Bordeaux a annoncé lundi qu'il refusait de se prêter à un "plan B" pour la présidentielle et a vivement dénoncé le "gâchis" provoqué selon lui par François Fillon.
"Je voulais dire mon estime pour la décision qui a été la sienne et les termes qu'il a employés, et que je partage", a dit Emmanuel Macron, dans un clair message aux électeurs du centre-droit.
"Ne croyez pas que le triste candidat de droite qui marie les réactionnaires et les opportunistes puisse construire quoi que ce soit", a-t-il déclaré à propos de François Fillon.
(Sophie Louet avec Claude Canellas à Bordeaux)