PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a déclaré dimanche que tous les étrangers en situation irrégulière en France et coupables d'un acte délictueux devraient être expulsés.
"A loi constante, nous prendrons des mesures plus dures. On va faire ce qu'on doit faire", a déclaré le président français, qui était interrogé sur TF1 (PA:TFFP) et LCI.
"Toutes celles et ceux qui, étant étrangers en situation irrégulière, commettent un acte délictueux quel qu'il soit, seront expulsés", a ajouté le chef de l'Etat. "Je souhaite qu'on prenne toutes les dispositions d'organisation dès les prochains jours."
Un message relayé par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui a écrit sur Twitter : "Reconduites aux frontières : je poursuivrai dès demain mes travaux avec mes homologues au G6 de Séville".
Emmanuel Macron était interpellé sur la sécurité en France, et en particulier sur l'attentat du 1er octobre qui a coûté la vie à deux étudiantes à Marseille, tuées par un Tunisien en situation irrégulière.
La veille de son passage à l'acte, ce dernier avait été interpellé à Lyon pour une tentative de vol à l'étalage, placé en garde à vue, puis relâché.
Après un rapport critique de l'inspection générale de l'administration sur les conditions de cette remise en liberté, le préfet du Rhône et de son secrétaire général ont été limogés.
NOUVELLE LOI SUR L'IMMIGRATION EN 2018
Emmanuel Macron a estimé que les services français devaient être "plus efficaces" dans les politiques de reconduite à la frontière.
"On a des relations avec des pays d'origine qui ne sont pas satisfaisantes et qui n'acceptent pas qu'on leur renvoie celles et ceux qui sont dans cette situation", a dit Emmanuel Macron. "Et donc depuis plusieurs semaines j'ai demandé au ministre de conclure des accords bilatéraux et d'être beaucoup plus exigeant sur ce point."
"Cela ne se fera pas du jour au lendemain mais dès demain des dispositions seront prises", a-t-il poursuivi. "Au début de l'année prochaine une nouvelle loi en matière d'immigration et d'asile sera prise pour durcir les règles sur ce point et nous nous mettrons en situation d'être intraitables sur ce sujet."
La présidente du Front national, Marie Le Pen, a dit attendre "de pied ferme" le chef de l'Etat sur la question des clandestins.
"Le Front National qui a entendu le président promettre de discuter de l’expulsion de délinquants en situation irrégulière lui rappelle que le séjour illégal est en soi un acte qui, à lui seul, mérite une reconduite systématique à la frontière", écrit-elle dans un communiqué.
La finaliste de l'élection présidentielle "met au défi d’étendre ce débat à l’ensemble de la politique d’immigration qui ruine le pays et accroît tous les jours le risque terroriste qui pèse sur nos compatriotes."
(Elizabeth Pineau et Sybille de la Hamaide, édité par Simon Carraud)