par Joshua Franklin
ZURICH (Reuters) - Credit Suisse a annoncé jeudi un bénéfice net de 170 millions de francs suisses (156 millions d'euros) au deuxième trimestre, alors que les analystes anticipaient un troisième trimestre consécutif dans le rouge.
Le résultat dépasse même la prévision la plus optimiste d'un consensus Reuters qui donnait en moyenne une perte de 192 millions de francs. Un an auparavant, la banque avait dégagé un bénéfice de 1,05 milliard de francs suisses.
C'est une bonne nouvelle pour le directeur général Tidjane Thiam qui a entrepris la réorganisation de la deuxième banque suisse en l'orientant davantage vers la gestion de fortune et moins vers la banque d'investissement.
Il entend également réduire les coûts de 4,3 milliards de francs suisses au moins d'ici la fin 2018.
Une situation difficile sur les marchés financiers et une communication malaisée, ainsi que les craintes entourant la situation des fonds propres, avaient jusqu'à présent entravé les efforts déployés par Thiam pour redresser une banque dont il a pris les rênes en juillet 2015.
"Nous restons prudents dans nos perspectives pour le second semestre de l’année en raison de l’incertitude liée à de fortes tensions géopolitiques et à des problèmes macroéconomiques importants, renforcés ces dernières semaines par l’issue du référendum au Royaume-Uni", déclare Thiam dans un communiqué.
Le résultat a été soutenu par un bénéfice imposable inattendu de 154 millions de francs de la division Global Markets, l'une des deux du pôle banque d'investissement et qui avait été ces derniers mois source de fortes pertes.
A la fin du deuxième trimestre, le ratio de fonds propres CET1 était de 11,8% des actifs pondérés du risque, ce qui est conforme à l'objectif fixé pour 2016 qui varie de 11% à 12% et qui pourrait apaiser certaines craintes relatives à la capitalisation de l'établissement.
Credit Suisse compte par ailleurs lever deux à quatre milliards de francs de plus en introduisant en Bourse une partie de ses activités en Suisse l'an prochain.
Les flux nets de nouveaux capitaux, une donnée considérée comme étant instable mais néanmoins importante pour appréhender l'évolution des résultats de la gestion de fortune, ont totalisé 11,3 milliards de francs au deuxième trimestre pour les trois divisions géographiques de banque privée.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)