par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Alexandre Bompard, qui a promis de détailler avant la fin de l'année son plan de relance de Carrefour (PA:CARR), pourrait faire ouvrir les hypermarchés le dimanche en France, en transférer certains en franchise ou en fermer d'autres, selon un des syndicats du groupe.
Le nouveau PDG du distributeur a commencé à rencontrer les organisations syndicales en France, où Carrefour réalise 47% de ses ventes et 44% de ses profits opérationnels et où ses hypermarchés sont à la peine.
Interrogé sur ses pistes de réflexion pour les redresser, Alexandre Bompard a estimé qu'il était nécessaire "de revoir l'organisation des points de vente" et qu'il ne s'interdisait rien, ni franchise, ni fermeture de magasins déficitaires sans perspective de redressement, a déclaré à Reuters Michel Enguelz, délégué Force ouvrière.
"L'objet du rendez-vous était de faire connaissance. Alexandre Bompard n'a pas détaillé ses projets mais il a clairement dit que Carrefour ne pouvait plus perdre des parts de marché en France", a ajouté le responsable syndical.
Le PDG souhaite aussi que les hypers puissent ouvrir le dimanche et de nouvelles négociations sur le travail dominical devraient débuter le 25 septembre.
Carrefour n'a pas souhaité commenter ces informations.
Le recours à la franchise a été largement utilisé par Casino pour ses formats de proximité tandis que ses hypermarchés Géant ont fait l'objet d'une réduction de leurs surfaces de vente.
Mis en location-gérance, un magasin sort du périmètre d'un groupe et de ses accords collectifs.
"Le nouveau PDG a une fenêtre de tir pour fermer les magasins qui sous-performent", estiment les analystes de Credit Suisse. Ceux de Bernstein évoquent aussi la possibilité de réduire des surfaces ou d'externaliser les pertes avec des franchises.
Plombé par un décrochage de ses performances en France comme à l'étranger, Carrefour a lancé fin août un avertissement sur ses résultats annuels.
A cette occasion, Alexandre Bompard s'est dit conscient de "l'ampleur et de la difficulté de la tâche à accomplir" tout en promettant d'améliorer les performances opérationnelles du distributeur qui "dispose d'un énorme potentiel, de très solides actifs et d'une structure financière saine".
Il a évoqué la nécessité d'accélérer la transformation digitale, d'adapter le format des hypers français aux nouveaux comportements des consommateurs et au e-commerce, de simplifier l'organisation ou d'accroître les synergies.
"Il faudra aussi augmenter la rentabilité, la génération de cash-flow et le retour sur les capitaux investis", a-t-il dit, annonçant d'ores et déjà que les investissements 2017 seraient réduits à 2,2 ou 2,3 milliards d'euros.
(Edité par Dominique Rodriguez)