TOULOUSE (Reuters) - Le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné vendredi la star du handball français, Nikola Karabatic, à 10.000 euros d'amende pour escroquerie dans l'affaire des paris sportifs litigieux lors du match Montpellier-Cesson en mai 2012.
Son frère cadet Luka Karabatic a quant à lui été condamné à 15.000 euros d'amende.
Les deux champions olympiques vont faire appel, a-t-on appris auprès de l'un de leurs avocats, Me Michaël Corbier.
Les quatorze autres prévenus, parmi lesquels six anciens coéquipiers des frères Karabatic, qui comparaissaient dans ce procès pour escroquerie ou complicité d'escroquerie, ont également été condamnés à des amendes allant de 1.500 euros à 30.000 euros, dont une avec sursis pour Primoz Prost, leur ancien coéquipier.
L'ancien kinésithérapeute du club montpelliérain a écopé d'une amende de 5.000 euros.
Géraldine Pillet, la compagne de Nikola Karabatic et Jennifer Priez, celle de Luka Karabatic, condamnées respectivement pour escroquerie et complicité d'escroquerie, devront quant à elles verser 10.000 euros d'amende.
Tous ont été reconnus coupables d'avoir parié ou fait parier sur la défaite du Montpellier à la mi-temps d'un match de championnat de France contre Cesson-Sévigné le 12 mai 2012, finalement perdue par le club montpelliérain.
Le tribunal correctionnel a condamné chaque prévenu à rembourser l'intégralité de ses gains à la Française des Jeux et à lui verser 1 euro, ainsi qu'à la Ligue nationale et à la Fédération française de handball, au titre du préjudice moral.
Le club de Montpellier, qui réclamait 1,2 million d'euros de dommages et intérêts, a été débouté.
Dénonçant une "tricherie", le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis ainsi que des amendes de 20.000 euros contre Luka Karabatic et de 30.000 euros contre son frère.
DÉCEPTION
Dans ses réquisitions, le procureur de la république de Montpellier, Patrick Desjardins, avait mis en avant la synchronisation des paris à Paris et Montpellier, le mélange des tickets gagnants pour brouiller les pistes et le fait qu'aucun des joueurs n'ait renoncé à récupérer ses gains, qui ont été retirés dans diverses villes de France.
"Dans ce dossier, il n'y a pas de place pour le hasard, pas de place pour les paris faits de bonne foi", avait-il dit.
Me Michaël Corbier, l'avocat des frères Karabatic qui, durant le procès, ont toujours nié en bloc avoir truqué le match n'a pas caché sa "déception" à l'énoncé du délibéré.
Me Michèle Tisseyre, avocate du club montpelliérain, a annoncé que son client allait faire appel sur les intérêts civils du jugement du tribunal qui a considéré que le préjudice subi par le MAHB n'était pas rattachable au fait d'escroquerie.
L'enquête sur ces paris présumés truqués avait démarré le 18 mai 2012 après que La Française des jeux avait alerté les autorités judiciaires sur les montants des paris anormalement élevés par rapport à l'enjeu de la rencontre.
Au total, les paris incriminés s'élevaient à près de 100.000 euros à la cote de 2,9 contre 1 et avaient rapporté un gain d'environ 300.000 euros.
(Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)