Le ministre des Affaires étrangères, également en charge du Tourisme, Laurent Fabius a annoncé vendredi les barèmes de la taxe de séjour qui toucheront les hôtels, mais aussi les sites d'échanges d'appartement, type Airbnb, comme le souhaitaient les professionnels du secteur.
Un amendement au projet de budget sera déposé ce vendredi, a-t-il expliqué lors d'un déplacement au Mont-Saint-Michel, un des sites les plus visités de France.
Selon une source gouvernementale, cet amendement devrait être examiné à l'Assemblée nationale "dès la semaine prochaine".
M. Fabius a qualifié ces hausses de "raisonnables", car elles sont moins fortes que ce qui avait pu être envisagées et "modernes" car elles toucheront des hébergements non traditionnels, et accessibles via internet, comme la location chez les particuliers.
Les hôtels non classés et "établissements de caractéristiques équivalentes" seront taxés à hauteur de 0,75 euro, contre 0,40 euro. Cette taxe affectera désormais aussi les hébergements dits non traditionnels type Airbnb.
Les établissements comportant une seule étoile resteront taxés à 0,75 euro par personne et par nuit. La taxe est aussi inchangée pour les 2 étoiles à 0,90 euro.
Mais elle passe de 1 à 1,5 euro pour les 3 étoiles, et de 1,5 à 2,25 euros pour les 4 étoiles, et double pour les 5 étoiles passant de 1,5 à 3 euros. Enfin une taxe spécifique aux palaces (jusqu'ici classé dans les 5 étoiles et +) est créée à 4 euros par personne et par nuit.
Au début du mois d'octobre, un rapport d'étape proposait des hausses plus importantes, avec un doublement des taxes à partir de la 3e étoile.
"On ne peut pas attirer les touristes, si on augmente les taxes trop fortement", a estimé le ministre auprès de la presse.
Le gouvernement souhaite aussi taxer les nouvelles formes d'hébergement, qui se développent via internet comme Airbnb, Bedycasa ou encore Sejourning, en faisant de ces sites internet des représentants fiscaux des particuliers hébergeurs.
"Les entreprises de réservation en ligne d'hébergement touristique non traditionnel se feraient représentant fiscal des hébergeurs et collecteraient la taxe de séjour pour leur compte", selon un communiqué de presse.
Les montants collectés "seraient ensuite reversés directement aux communes. Pour les hébergeurs ayant mis à la location des biens classés, les montants prélevés par les plateformes viendraient s'imputer aux montants totaux dus à la commune; à charge pour eux de payer la différence en fin de période", précise la source gouvernementale.