PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a dénoncé samedi un échec du pouvoir socialiste face aux crises - économique, migratoire, agricole ou sécuritaire - affirmant avoir les solutions et fustigeant Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Hollande.
Face à ces crises et ces dirigeants, accusés d'avoir mené la France à "une déchéance complète", la présidente du Front national s'est posée en protectrice de Français trahis par l'"UMPS" et l'abandon de toute souveraineté à l'Europe.
Alors que son parti traverse une crise avec l'exclusion de son père Jean-Marie, dont elle n'a pas parlé, Marine Le Pen a parlé de l'avenir et désigné l'objectif : prendre le pouvoir en 2017 après un succès aux élections régionales de décembre.
Elle est elle-même candidate en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Pour sa rentrée politique, à Brachay (Haute-Marne), elle a évoqué la crise grecque et les difficultés économiques de la France - la croissance nulle du deuxième trimestre, la hausse du chômage et une pression fiscale "insupportable".
Pour y répondre, il n'y a selon elle qu'une solution : se libérer de "l'euro dictature" et d'"une monnaie qui interdit en même temps la démocratie et la prospérité" et rétablir des frontières économiques pour mener "une politique conforme à nos intérêts".
Des frontières, il en faut aussi selon elle face à "la déferlante migratoire".
"La situation de l'immigration est aujourd'hui en France totalement hors contrôle", a-t-elle dit, dénonçant la "délinquance nomade étrangère", les campements de Roms et "le chaos" à Calais (Pas-de-Calais).
"Je compte bien, si je gagne la région, tout entreprendre pour régler la situation" à Calais, a-t-elle déclaré.
"METTRE L'ISLAM RADICAL À GENOUX"
Marine Le Pen a promis, si elle est élue présidente en 2017, d'expulser toutes les personnes déboutées du droit d'asile et de supprimer toutes les "règles ultrafavorables" pour les demandeurs d'asile, notamment pour le logement et les soins.
"Mon objectif est clair: arrêter l'immigration légale et clandestine", a-t-elle déclaré.
Et comme l'Europe empêche les frontières, "nous choisirons la France plutôt que l'Union européenne et Schengen".
Passant des questions d'immigration au terrorisme, elle a promis d'expulser et d'interdire de territoire tous les étrangers surveillés par les services de renseignement, de fermer la centaine de mosquées "radicales" que compte selon elle la France et de geler toute construction de mosquée.
"Je demande qu'on mette l'islam radical à genoux", a-t-elle déclaré, et "je ne me résignerai jamais à demander aux jeunes français comme l'a fait Manuel Valls de s'habituer à vivre avec le terrorisme islamiste".
Face à ces crises et ces périls, François Hollande "montre son impuissance", a-t-elle accusé.
"Le président de la République française n'est plus qu'une apparence. Sarkozy, Juppé ou Fillon seraient tout aussi fantomatiques puisque, bien que s'autoproclamant 'Républicains', ils ont accepté le transfert de ce pouvoir vers Bruxelles, Francfort, Berlin, Washington", a-t-elle ajouté.
"Ils sont en réalité tous candidats au rôle de potiche de la République française."
Les socialistes seront battus en 2017, promet-elle et "il reste moins de deux ans à vivre à cette majorité", a-t-elle assuré, avant de se moquer de l'ancienne UMP.
Elle a ainsi raillé "les rangs mous des UMP-Républicains qui s'endorment devant les discours d'Alain Juppé ou font semblant de rire devant les sketches de Nicolas Sarkozy", qualifié "de revenant, de zombie de la politique".
(Jean-Baptiste Vey)