PARIS (Reuters) - A peine 4,24% des enseignants ont répondu jeudi à l'appel à la grève d'une dizaine de syndicats pour dénoncer la mise en place de Parcoursup et réclamer une augmentation de leurs salaires, selon le ministère de l'Education nationale.
Neuf organisations syndicales parmi lesquelles CGT Educ'actions et le syndicat national des enseignements du second degré (SNES), ainsi que deux syndicats étudiants - UNL et Fidel - ont appelé à une journée de mobilisation.
Ils réclament dans un communiqué "le retrait de Parcoursup", la plate-forme d'admission aux études supérieures, "l'abandon du projet de service national universel, l'arrêt des suppressions de postes, l'augmentation des salaires, le respect de la liberté d'expression et de manifestation".
Selon le ministère de l'Education nationale, 7,64% des enseignants du second degré et 0,59% du premier degré ont participé au mouvement de débrayage, soit une moyenne de 4,24%. C'est bien moins que le 12 novembre, lorsque l'appel avait été unitaire. Le taux de participation était de 11%.
La grogne est néanmoins présente chez les enseignants, comme en témoigne le groupe Facebook (NASDAQ:FB) "Stylos rouges" rejoint par plus de 66.000 personnes et que le ministère de l'Education nationale suit avec inquiétude.
Le mouvement se dit "détaché de toute appartenance politique et syndicale", à l'image des "Gilets jaunes", et a été créé parce que "les mouvements proposés par les syndicats ne suffisent plus", le gouvernement les ayant "affaiblis en faisant la sourde oreille depuis des années".
Ses membres demandent, entre autres, le dégel du point d'indice, l'augmentation des salaires, la limitation du nombre d'élèves par classe ou encore la fin des suppressions de postes, des revendications aux allures de mots d'ordre syndicaux.
Une première manifestation des "Stylos rouges" est prévue le samedi 2 février à Paris, Bordeaux, Nice et Lyon.
"Je n'ai aucun problème avec le diagnostic qui est fait par les 'Stylos rouges' puisque c'est celui que j'ai fait depuis que je suis arrivé", a dit le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer sur France Inter, le 14 janvier.
"J'ai parlé de cette question de la rémunération et cette question du bien-être matériel et immatériel des professeurs", a-t-il ajouté en précisant avoir "entamé un travail sur le pouvoir d'achat", avec la défiscalisation des heures supplémentaires ou encore le renforcement des primes pour les enseignants en zones extra prioritaires.
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)