BERLIN/PARIS (Reuters) - La récession dans le secteur manufacturier allemand s'est accentuée en juillet avec une performance au plus bas depuis sept ans, selon les premiers résultats de l'enquête d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat, suggérant une détérioration des perspectives de croissance de la première économie européenne.
L'indice PMI composite, qui intègre les secteurs manufacturier et des services comptant pour plus des deux tiers de l'activité économique allemande, a reculé à 51,4 en version "flash" contre 52,6 en juin.
Ce chiffre est au plus bas depuis mars et inférieur au consensus des économistes qui était à 52,3, tout en restant au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle il rend compte d'une croissance.
L'indice PMI du secteur manufacturier a baissé à 43,1, au plus bas depuis juillet 2012, contre 45,0 en juin, alors que celui des services n'a que légèrement reflué à 55,4 contre 55,8. Les économistes attendaient respectivement 45,2 et 55,3.
"La santé de l'industrie allemande est allée de mal en pis en juillet", commente Phil Smith, économiste principal chez IHS Markit, en notant une accélération de la baisse des commandes à l'export.
"L'industrie automobile est le secteur qui subit les pressions les plus fortes", ajoute Chris Williamson, économiste chez IHS Markit, en citant les tensions commerciales internationales, les incertitudes autour du Brexit et une moindre demande pour les voitures allemandes à l'étranger.
Les résultats de l'enquête, s'ajoutant à d'autres données, pointent vers une légère contraction du produit intérieur brut au deuxième et au troisième trimestres, soit la définition d'une récession technique, ajoute-t-il.
La contagion à d'autres secteurs de l'économie reste toutefois limitée, grâce à la vigueur du marché du travail et de la consommation des ménages. "Le secteur des services reste résilient, ce qui est encourageant", observe Chris Williamson.
Le gouvernement allemand prévoit une croissance limitée à 0,5% cette année avant un rebond attendu à 1,5% en 2020.