Les premiers entretiens préalables à une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement des salariés d'Air France mis à pied après les débordements au siège début octobre ont commencé lundi et devraient se poursuivre jusqu'à la semaine prochaine, a-t-on appris mardi de source syndicale.
L'un des cinq salariés qui doivent être jugés le 2 décembre pour violences aggravées a été convoqué lundi, a précisé à l'AFP Laurent Dahyot (CGT). L'entretien préalable d'un deuxième s'est déroulé mardi matin et deux autres sont encore prévus dans l'après-midi, dont l'un ne concerne pas un salarié poursuivi en justice.
Une source interne à la compagnie a confirmé à l'AFP que les entretiens préalables avaient débuté lundi, avec une personne entendue.
Au total, après les violents incidents survenus en marge de la manifestation du 5 octobre à l'occasion du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France, 18 salariés ont été mis à pied par la compagnie, dont six à titre conservatoire sans solde, selon M. Dahyot.
Parmi ces 18 salariés, 15 travaillent à la branche cargo d'Air France, un à la maintenance et deux sont des pilotes, a détaillé le responsable syndical. Ils seront tous entendus par les directions locales d'ici au 5 novembre.
Soupçonnés par la compagnie d'avoir ouvert un accès avec leur badge lors de l'envahissement du CCE, les deux pilotes seront entendus les 3 et 5 novembre, ont précisé à l'AFP M. Dahyot et Fabrice Cueille, président du Spaf, l'un des deux syndicats représentatifs des pilotes à Air France.
M. Cueille a estimé que ces convocations venaient "polluer la reprise d'un dialogue social constructif et apaisé" et a évoqué une affaire "gonflée de manière disproportionnée".
M. Dahyot a pour sa part dénoncé des entretiens "pour la forme". Les directions locales "restent complètement fermées à nos arguments", a-t-il dit, estimant que la décision concernant des licenciements - "combien je ne sais pas", a-t-il dit - était déjà "pliée" car la direction veut "faire un exemple".
La direction a entre 48 heures et un mois, après l'entretien, pour donner suite et faire part de sa décision de traduire ou pas les salariés en conseil de discipline en vue d'un licenciement, a-t-il expliqué.
Selon la source interne, après passage devant le conseil de discipline, le salarié peut déposer un recours. La direction statuera en dernier lieu sur la base du projet de sanction proposé par le conseil de discipline, a-t-elle ajouté.
Un rassemblement de soutien à l'appel de l'intersyndicale (CGT, SNPL, Spaf, FO, Unsa...) devant le siège de la compagnie est prévu à l'occasion de chaque entretien. Entre 150 et 200 personnes y ont participé mardi matin selon M. Dahyot.
Jeudi dernier, au moins 7.000 personnes selon la CGT, 2.200 selon la préfecture de police, avaient manifesté devant l'Assemblée nationale pour demander l'arrêt des poursuites disciplinaires et judiciaires contre les salariés.