Le groupe alsacien de métallurgie et de chaudronnerie Sotralentz (1.100 salariés), en proie à des difficultés financières, a demandé son placement en redressement judiciaire lundi devant le tribunal de commerce de Strasbourg, a-t-on appris de source proche du dossier.
La direction du groupe alsacien a demandé "l'ouverture de la procédure judiciaire et son placement sous protection", a précisé cette source à l'AFP.
Le tribunal doit se prononcer mercredi sur un éventuel placement en redressement du groupe et de ses filiales.
Le groupe Sotralentz a fait état "d'importantes difficultés qui se sont aggravées ces derniers mois", liées aux "conditions de paiement imposées par la nouvelle direction d'un fournisseur, lui-même en proie à des tensions internes", dans un communiqué.
Ce fournisseur historique a imposé une réduction de ses délais de paiement qui "ont dégradé significativement l'équilibre financier du groupe Sotralentz au point de le fragiliser", selon le communiqué.
Lundi à l'audience, "aucun accord (sur les conditions de paiement) n'ayant été trouvé avec le fournisseur, le groupe a demandé la protection" du tribunal, a-t-on commenté de source proche du dossier.
La situation est d'autant plus paradoxale que "les carnets de commandes sont pleins et qu'il n'y a aucune difficulté en termes d'activité", a-t-on ajouté de même source.
Basé dans le Bas-Rhin, à Drulingen au nord-ouest de Strasbourg, depuis ses origines en 1904 et à Sarralbe (Moselle), Sotralentz fabrique notamment des treillis soudés pour les constructions en béton armé, des pièces de chaudronnerie, des éléments de gros volume pour l'industrie, ainsi que des citernes et réservoirs pour le stockage du fioul et de carburants.
Le groupe, présent en Allemagne, Espagne, Pologne et Roumanie, emploie 1.100 salariés en Europe dont 600 en France à travers ses filiales métallurgie, construction, emballage et formation industrielle en soudage.
En 2015, Sotralentz a réalisé 276 millions d'euros de chiffre d'affaires.