Les éleveurs ont à nouveau décidé de boycotter la réunion prévue mardi à Lyon sur le futur plan loup, qu'ils jugent insuffisant pour réduire les attaques de leurs troupeaux, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Chose rare: tous les syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Confédération paysanne, Coordination rurale et Modef) se sont mis d'accord pour mener la politique de la chaise vide, le document fourni vendredi par les autorités n'ayant pas été changé d'un iota selon eux pour prendre en compte leurs revendications.
Europe Ils estiment en effet que ce plan reste focalisé sur l'installation en France du loup (une espèce protégée, ndlr) et ne met pas assez les éleveurs au cœur du projet.
"On veut faire peur au loup, que quand il voit un troupeau, il pense danger, danger de mort. Pour cela, on veut avoir le droit à procéder à des tirs de défense avec des vraies balles, pas des balles en caoutchouc", explique Claude Font, chargé du dossier prédateur à la Fédération nationale ovine (FNO), branche de la FNSEA.
Autre demande de la profession: permettre plus de "tirs de prélèvement". En 2017, les autorités avaient autorisé 40 abattages de loups. A ce jour, 34 ont été tués.
loup "On a 150 cas graves d'éleveurs, on leur répond avec 40 tirs. Ca veut dire quoi ? Qu'on laisse les 2/3 sur le bord du trottoir ?", s'agace Marc Baudrey, de la Confédération paysanne.
"L'Etat a investi 31 millions d'euros sur les moyens de protection des troupeaux et ça ne marche pas", ajoute-t-il.
Des maires, réunis dans l'Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales, trouvent aussi ce futur plan "honteux". Et ils soulignent leurs difficultés à organiser le partage de la montagne avec les problèmes que posent les clôtures et les chiens de troupeaux, sans compter le recul des zones d'alpages, énumère Jacqueline Dupenloup, maire de Saint-Alban-des-Villards en Savoie.
Depuis plusieurs mois, les autorités tentent de dessiner ce futur plan, avec les syndicats agricoles et les organisations de protection de l'environnement. Discussions qui se font sous l'égide de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) d'Auvergne Rhône-Alpes.
Les éleveurs avaient déjà claqué la porte en septembre et multiplié les manifestations en octobre.