PARIS (Reuters) - Le principal suspect dans l'assassinat de trois militantes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en janvier 2013 à Paris a été renvoyé devant les assises, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Omer Güney, un Turc âgé de 33 ans, est mis en accusation pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste", comme l'avait requis le parquet mi-juillet.
Il lui est reproché d'avoir agi "à la demande d'individus se trouvant en Turquie, possiblement liés aux services du renseignement turcs", avait-on dit alors de source judiciaire. On précisait jeudi que rien ne permet d'établir une participation de membres du renseignement dans l'exercice de quelque fonction officielle.
Les trois victimes, dont une membre fondatrice du PKK, avaient été tuées de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement de Paris, le 9 janvier 2013.
Omer Güney nie toute implication dans ces assassinats. Mis en examen début 2013, il l'avait de nouveau en mai 2014 pour avoir projeté de s'évader de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne) avec une arme ou une substance explosive.
A l'époque des assassinats, le Premier ministre turc d'alors, Recep Tayyip Erdogan, avait évoqué la piste d'un règlement de comptes interne à la rébellion kurde. Le PKK impute pour sa part ces meurtres à des éléments clandestins liés à l'Etat turc.
(Gregory Blachier)