Depuis la visite chahutée de Ségolène Royal, voici les principales dates du conflit social qui paralyse la Guyane depuis un mois, avant une décision attendue sur la forme que prendra la suite du mouvement:
16 mars: Les socio-professionnels bloquent les différentes étapes de la visite de Ségolène Royal en Guyane (collectivité territoriale de Guyane, préfecture, Parc Amazonien de Guyane), pour dénoncer les problèmes d'insécurité et les difficultés économiques.
18 mars: Le groupe des "500 frères contre la délinquance", portant cagoule, fait irruption lors de la conférence internationale de la convention de Carthagène, que préside Mme Royal, pour lui demander d'agir pour "arrêter la violence".
20 mars: un mouvement social aux revendications multiples (salaires chez EDF (PA:EDF) Guyane et Endel, inquiétudes pour la survie de l'hôpital de Kourou), érige un barrage à l'entrée du Centre spatial guyanais à Kourou et empêche le transfert d'Ariane 5 vers son pas de tir, entrainant l'ajournement de la mise en orbite de satellites. Des agriculteurs bloquent la Direction de l'agriculture (DAAF), et des camions de transporteurs guyanais bloquent le port de Dégrad des Cannes.
22 mars: La mobilisation s'élargit pour dénoncer plus globalement les problèmes de la Guyane en matière de santé, d’éducation, d'économie, de sécurité, d'accès au foncier ou encore de logement. Les sénateurs et députés de Guyane interpellent le président de la République.
23 mars: Les barrages se multiplient, le rectorat annonce la fermeture des établissements scolaires. Air France (PA:AIRF) et Air Caraïbes annoncent les premières annulations de vols longs courriers entre Paris et la Guyane. La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts propose des réunions de travail à Paris, que refusent les manifestants.
24: Le Premier ministre Bernard Cazeneuve annonce l'envoi d'une mission interministérielle.
25: L'UTG, principal syndicat de Guyane, lance un mot d'ordre de grève générale illimitée à partir du 27. La mission interministérielle annonce des renforts de police et de gendarmes, et une enveloppe d'urgence pour le centre hospitalier de Cayenne.
27: Début timide de la grève générale. Les candidats à la présidentielle s'emparent du sujet. A Paris, Cazeneuve annonce l'arrivée prochaine d'une délégation ministérielle, et la construction d'un centre pénitentiaire et d'un tribunal de grande instance à Saint-Laurent-du-Maroni.
28: Journée "morte" en Guyane, avec des manifestations qualifiées d'historique par la préfecture, qui comptabilise entre 8.000 et 10.000 manifestants à Cayenne et entre 3.500 et 4.000 à Saint-Laurent-du-Maroni.
29: Ericka Bareigts et le ministre de l'Intérieur Mathias Fekl arrivent en Guyane.
30: début des négociations avec les ministres, dans une ambiance lourde. La ministre des Outre-mer adresse ses "excuses" au peuple guyanais.
1er avril: Les ministres annoncent un plan d'urgence de 1,085 milliard d'euros d'engagements de l'État et des accords sectoriels. Le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" réclame plus.
2: Après le départ du ministre de l'Intérieur, les négociations reprennent avec Ericka Bareigts, sans aboutir à un accord. Le collectif exige 2,5 milliards d'euros, ce que le Premier ministre juge "irréaliste".
3: La mobilisation se durcit, les "500 frères" font fermer toutes les boutiques de Cayenne. La pénurie, notamment de produits frais, menace.
4: Sit-in géant à Kourou. Des membres du collectif occupent le centre spatial.
5: Le conseil des ministre valide le plan d'urgence, les manifestants quittent le centre spatial.
8: Pour la première fois, la violence surgit dans le mouvement social: deux commissaires sont blessés, dont un sérieusement, lors d'une manifestation devant la préfecture.
10: Hollande appelle à lever les barrages et se dit prêt à recevoir les parlementaires guyanais. Ces derniers refusent.
12: Première manifestation anti-blocage, à Kourou.
13: Des plaintes sont déposées à Cayenne pour entrave à la circulation.
14: La justice ordonne des contrôles de police sur les barrages, les hôpitaux déclenchent leur plan blanc. Le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" annonce l'ouverture des barrages "jusqu'à nouvel ordre", le temps du week-end pascal, avant une nouvelle réunion le 17.