Le groupe français BNP Paribas a annoncé jeudi la cession de sa filiale de banque de détail en Egypte, BNP Paribas Egypt, à Emirates NBD, la première institution financière des Emirats, qui paiera 500 millions de dollars (377 millions d'euros) pour l'ensemble de la société.
Le montant de l'opération représente 1,6 fois la valeur comptable de la filiale à la fin septembre, a indiqué la banque française dans un communiqué, tout en précisant que la clôture de la transaction devrait avoir lieu avant la fin du premier trimestre 2013.
L'opération doit encore recevoir le feu vert de la Banque centrale égyptienne, des autorités de contrôle du pays nord-africain et des Emirats arabes unis, a souligné BNP Paribas.
Dans le cadre de cette acquisition, Emirates NBD fera une proposition "aux mêmes conditions" de reprise du solde de 4,8% des titres des actionnaires minoritaires de BNP Paribas Egypt.
BNP Paribas Egypt dispose d'un réseau de 69 agences réparties sur l'ensemble de l'Egypte et emploie 1.450 personnes.
Comme d'autres grandes banques, BNP Paribas est contrainte à des ajustements de portefeuille pour prendre en compte les nouvelles normes internationales de solvabilité.
Mercredi dernier, Société Générale a, elle, aussi annoncé une cession en Egypte. Elle a vendu la participation de 77,17% qu'elle détenait dans sa filiale égyptienne National Société Générale Bank (NSGB), à Qatar National Bank (QNB) pour 1,97 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros).
Le désengagement de BNP Paribas et Société Générale tient davantage à l'appétit pour le marché égyptien des établissements émirati, prêts à proposer des prix élevés pour s'y implanter, qu'à une volonté stratégique, explique un banquier, sous couvert d'anonymat.
L'Egypte constitue, en effet, un territoire d'expansion naturelle pour les banques du Moyen-Orient.
Les filiales des deux groupes français affichent des niveaux de rentabilité très satisfaisants, que l'instabilité sociale et politique que connaît l'Egypte depuis près de deux ans n'a pas remis en cause.
La filiale égyptienne de BNP a enregistré un bénéfice net de 37 millions de dollars en 2011 (28 millions d'euros) pour des revenus de 121 millions de dollars (91 millions d'euros).
NSGB a pour sa part enregistré, en 2011, un bénéfice net de 1,49 milliard de livres égyptiennes, soit environ 182 millions d'euros.
Jeudi, le titre BNP Paribas gagnait 0,19% à 44,65 euros vers 10H00 (09H00 GMT), dans un marché parisien en légère baisse (-0,10%).